Le ministre colombien de la Défense, Juan Carlos Pinzon, a accusé la guérilla des FARC de ne pas respecter la trêve qu'elle a annoncée dans le cadre des négociations de paix, dans un entretien publié lundi par le quotidien El Tiempo de Bogota.    

À la question de savoir si la rébellion des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a tenu son engagement, le ministre affirme que «plusieurs preuves démontrent que non».

«Ils ont fait sauter des pylônes électriques et commis d'autres actions contre la force publique», ajoute M. Pinzon, en estimant que «l'important, ce ne sont pas les paroles, mais les actes».

À l'ouverture de négociations de paix avec le gouvernement, qui se déroulent depuis une semaine à Cuba, la guérilla marxiste avait annoncé son intention d'observer un cessez-le-feu de deux mois, jusqu'au 20 janvier, afin de favoriser le climat des discussions.

Dans un communiqué publié dimanche à La Havane, les FARC ont confirmé leur «respect total du cessez-le-feu unilatéral», tout en reprochant à l'armée colombienne de se livrer à des «simulacres de combats» afin de discréditer l'engagement de la guérilla.

La rébellion a par ailleurs reconnu que les membres d'une unité régionale avaient commis des attentats à l'explosif contre des pylônes dans la province d'Antioquia (nord-ouest), car ils n'avaient pas encore été avertis de l'ordre de cessez-le-feu.

«Ceux, qui ont l'obligation de démontrer au pays leur crédibilité sont les FARC, qui ont toujours menti à la Colombie», a répliqué le ministre de la Défense, sans toutefois remettre en question les négociations.

Le gouvernement colombien, qui a lancé avec la guérilla un processus de paix afin de mettre fin à près d'un demi-siècle de conflit, a exclu pour sa part d'instaurer un cessez-le-feu avant de parvenir à un accord.

Fondées en 1964, les FARC, principal mouvement rebelle de Colombie, comptent encore, selon les autorités, quelque 9200 combattants, essentiellement repliés dans les zones rurales du pays.