Trois policiers tués par balle lundi à l'aéroport international Benito Juarez de Mexico ont été abattus par leurs propres collègues, deux policiers qu'ils s'apprêtaient à arrêter pour trafic de drogue, a annoncé lundi soir la Sécurité publique mexicaine.

Les premières informations officielles sur l'incident, qui a semé la panique au terminal 2 de l'aéroport, indiquaient que les auteurs des coups de feu mortels étaient « de probables responsables d'un délit de trafic de drogue » qui, « se voyant encerclés, ont tiré sur les effectifs fédéraux ».

Dans la nuit de lundi à mardi, le secrétariat de la Sécurité a précisé dans un communiqué que les trois fonctionnaires abattus faisaient partie d'une unité des « affaires intérieures » de la police fédérale, la « police des polices », qui s'apprêtait à interpeller en flagrant délit plusieurs individus, dont deux policiers de l'aéroport, membres d'un réseau de fonctionnaires corrompus.

« Les deux éléments sur lesquels portaient l'enquête, sur le point d'être découverts », ont ouvert le feu « pour éviter d'être capturés », tuant les trois policiers, a indiqué la Sécurité.

Deux des policiers sont morts sur le coup et un troisième est décédé de ses blessures à l'hôpital. Leurs meurtriers sont parvenus à prendre la fuite.

Selon le porte-parole de l'aéroport, Jorge Andres Gomez, la fusillade est intervenue vers 8 h 50 (11 h 50, heure de Montréal) dans la zone de restauration rapide du terminal 2, et les images enregistrées par les caméras de surveillance de l'aéroport sont en cours d'examen.

Un journaliste de la chaîne de télévision Milenio, présent sur les lieux, a compté au moins 14 coups de feu, qui ont semé la panique parmi les usagers de l'aéroport, où la Police fédérale a saisi 90 kilos de cocaïne en 2011 et déjà 200 kilos depuis le début de l'année 2012.

« Nous nous sommes jetés au sol, quatre hommes en civil tiraient sur des policiers », a déclaré une femme ayant requis l'anonymat sur la radio Formato21.

« La première chose que nous avons faite est de nous jeter au sol et regarder ce qui se passait au cas où ils viendraient vers nous. Les autres policiers sont arrivés très tard, cinq ou dix minutes après », ont indiqué d'autres témoins à Milenio.

« Comment ce genre d'événement est-il possible dans un aéroport international? De quoi avons nous l'air aux yeux du monde? », se sont interrogées deux femmes devant les caméras.

Le ministère des Transports a assuré de son côté dans un communiqué que « les usagers peuvent se rendre normalement » à l'aéroport Benito Juarez.