La première ministre jamaïcaine Portia Simpson-Miller a estimé mardi qu'il était temps pour son pays d'«accéder à une indépendance totale» et de couper le cordon avec la monarchie britannique, à quelques heures d'une rencontre avec le prince Harry.

«Je pense qu'il est temps pour nous d'accéder à une indépendance totale», a déclaré sur la BBC Portia Simpson, avant un déjeuner avec le petit-fils de la reine Elizabeth II, actuellement en visite sur l'île.

«Nous avons fait un long chemin de l'esclavage jusqu'au vote pour l'indépendance et nous sommes aujourd'hui une nation (...) et notre maturité implique que nous allions maintenant vers une forme de gouvernement qui nous permettrait de prendre totalement en charge notre destin», a-t-elle ajouté, tout en assurant qu'il ne s'agissait pas de «se débarrasser de la reine».

«J'admire la reine, je l'apprécie beaucoup», «mais du point de vue de notre histoire, nous avons des choses à faire», a-t-elle affirmé.

Assurant que la Jamaïque était «un fervent soutien du Commonwealth», elle a aussi noté qu'il y avait d'autres membres de cette organisation «qui bénéficient aujourd'hui d'un statut de république, y compris dans la région».

«Même si la reine n'est plus le chef d'État de la Jamaïque, elle sera toujours la bienvenue», a poursuivi la première ministre.

Mme Miller, qui a pris ses fonctions en janvier, veut lancer cette année le processus qui devrait conduire la Jamaïque à devenir une république, une de ses promesses de campagne.

Indépendante et membre du Commonwealth depuis 1962, l'île est une monarchie constitutionnelle et la reine Elizabeth est son chef d'État.

Le prince Harry, troisième dans l'ordre de succession au trône, effectue une visite en Jamaïque dans le cadre d'une tournée des États du Commonwealth organisée à l'occasion du soixantième anniversaire de règne de sa grand-mère.