Le premier ministre péruvien Salomon Lerner a démissionné samedi après cinq mois en poste sous le président Ollanta Humala, et a été remplacé par le ministre de l'Intérieur Oscar Valdes, a annoncé la présidence.

M. Valdes, 62 ans, un ancien officier passé ensuite par le secteur privé, ministre depuis juillet, avait pris du poids ces dernières semaines au sein du gouvernement notamment dans la gestion de conflits sociaux en régions, en particulier celui de Cajamarca (nord) en opposition à un projet minier.

Solomon Lerner était un proche de M. Humala qui avait joué un rôle central dans sa campagne électorale.

La démission du chef de gouvernement entre au Pérou dans le cadre d'une pratique habituelle, selon laquelle l'ensemble du gouvernement démissionne en décembre de chaque année pour donner au président les mains libres pour procéder éventuellement à des remaniements.

«Le chef de l'Etat a accepté la démission de M. Lerner Ghitis, le remerciant pour les importants services rendus à la Nation, et a décidé de désigner comme président du Conseil des Ministres Oscar Valdes Dancuart», indique un communiqué du secrétariat de la présidence.

Le communiqué ne précise par si M. Valdes devait conserver son portefeuille de l'Intérieur, en plus de la charge de premier ministre.

«Comme le prévoit l'ordonnance juridique en vigueur, tous les ministres ont mis leur charge à disposition» du président, a indiqué le secrétariat de la présidence.

Le nouveau gouvernement pourrait prêter serment dans les prochaines heures, et selon la presse péruvienne, la plupart des ministres devraient garder leur portefeuille.

Un remaniement était pressenti depuis plusieurs semaines dans la presse péruvienne, afin de resserrer les rangs autour du président, après cinq premiers mois au pouvoir marqués par une popularité stable autour de 60% (56% en novembre), mais quelques prises de paroles dissonantes de ministres.

Les changements de premier ministre sont relativement courants au Pérou: le précédent président Alan Garcia en a usé cinq en cinq années de mandat. Dans la réalité de l'éxécutif bicéphale au Pérou, c'est le président qui détient le pouvoir et détermine la politique, à l'image de la France.