Près de 400 personnes ont été interpellées et 78 blessées à travers le Chili, à l'issue des manifestations étudiantes de mardi à Santiago et dans plusieurs villes du pays, selon un bilan actualisé des autorités mercredi.

Selon le vice-ministre de l'Intérieur Rodrigo Ubilla, 55 policiers et 23 civils ont été blessés lors de la journée de mobilisation, qui a vu une centaine de milliers de personnes manifester à travers le pays, et des heurts sporadiques entre police et groupes de jeunes.

Quelques incidents sont également survenus dans la nuit de mardi dans certains secteurs de Santiago, où des jeunes ont tenté d'ériger des barricades. Au total, 118 des 396 personnes interpellées mardi l'ont été dans la capitale.

Le nombre élevé d'interpellations recouvre, dans la grande majorité des cas, une simple conduite au poste pour vérification d'identité. Ainsi, jeudi dernier, lors de journée d'action la plus violente à ce jour, plus de 800 personnes avaient été interpellées, mais une quarantaine seulement déférées à la justice.

Mardi a vu la neuvième mobilisation massive depuis le début de la crise étudiante en mai. Elle a rassemblé 70 000 manifestants à Santiago, selon les autorités, et des milliers en province, comme 10 000 à Concepcion (sud), 5000 à La Serena ou Antofagasta (nord)

Le porte-parole du gouvernement Andres Chadwick a réaffirmé mercredi qu'«il n'a pas de proposition nouvelle» autre que celles soumises le 1er août et couvrant selon lui «tous les thèmes». Il a réaffirmé que la table de négociation restait ouverte aux étudiants, mais que faute d'avancée du dialogue, les propositions iront au Parlement.

Étudiants et enseignants du Chili réclament de l'État des moyens accrus pour l'enseignement public, parent pauvre d'un système éducatif à deux vitesses, où la qualité est intimement liée aux ressources économiques. Ils demandent l'inscription dans la Constitution de la garantie d'une éducation publique gratuite et de qualité.