La présidente brésilienne Dilma Rousseff a renforcé au gouvernement le clan des femmes énergiques, qu'un éditioraliste a appelé les «Amazones», en nommant vendredi une nouvelle femme au poste clé de ministre chargée de la coordination avec le Parlement.

La première femme à diriger le Brésil a désigné Ideli Salvatti, 59 ans, membre du Parti des Travailleurs (PT, gauche), jusqu'alors ministre de la Pêche, comme ministre des Relations institutionnelles.

A ce poste, cette femme au tempérament explosif va assurer la coordination politique du gouvernement avec les partis alliés et l'opposition, à un moment où la coalition au pouvoir traverse une passe difficile.

«Nous sommes stupéfaits. C'est comme mettre un éléphant en furie dans un magasin de porcelaine», a déclaré un membre du PT au quotidien O Globo.

Elle était connue au Sénat, selon le journal, pour son «style agressif dans la défense du gouvernement de l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva» et parrain politique de Dilma Rousseff.

Dans sa première déclaration vendredi, Mme Salvatti a tenté d'apaiser les esprits: «je ne sais pas si je serai la petite Ideli 'paz e amor' (paix et amour), mais je serai la Ideli qui écoute plus et qui négocie plus», a-t-elle assuré.

Ideli «paz e amor» est une allusion à l'ancien président Lula qui, pour se faire élire en 2002, avait changé de style, abandonnant son ton de syndicaliste radical pour devenir un président modéré et conciliant.

La présidente Dilma Rousseff, arrivée au pouvoir il y a cinq mois, a dû lâcher mardi l'homme fort du gouvernement, Antonio Palocci, accusé d'enrichissement illicite. Pour le remplacer au poste de chef de la Maison civile - sorte de Premier ministre -, elle avait déjà choisi une femme, Gleisi Hoffmann, une sénatrice du PT.

Avec ces nominations, l'éditorialiste politique de Globo, Merval Pereira, a estimé que la présidente Dilma Rousseff s'était entourée de femmes à son image, qu'il qualifie «d'Amazones du PT».