Le président cubain, Raul Castro, qui fête ses 80 ans vendredi, a exprimé ses regrets de ne pas pouvoir «déjà» prendre sa retraite alors qu'il assume son premier mandat de cinq ans à la présidence, se vantant sur le ton de la plaisanterie de sa bonne santé.

«C'est vraiment dommage que je ne puisse pas me retirer déjà, devant assumer ce qui a été décidé au congrès» du Parti communiste cubain (PCC) au pouvoir, a déclaré le chef de l'État, qui a remplacé à ce poste en 2006 son frère aîné Fidel Castro retiré de la vie politique active pour raisons de santé. Raul Castro a ensuite assumé formellement la présidence en février 2008.

Au VIe congrès du PCC en avril dernier, Raul Castro, intronisé premier secrétaire du PCC, a fait la proposition inattendue de limiter à deux mandats de cinq ans les principales fonctions dans le gouvernement et le parti.

Pendant ce congrès, il avait aussi déclaré que c'était «une véritable honte» de ne pas avoir trouvé une génération de relève de celle qui dirige le pays depuis 52 ans et qui a en moyenne 80 ans.

En raccompagnant à l'aéroport de La Havane l'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, Raul Castro a affirmé aux journalistes qu'il en était à son premier mandat, sans expliciter s'il allait rester au pouvoir pour un deuxième mandat, et quand commencerait celui-ci.

«Je n'ai pas deux mandats (à mon actif), j'en suis à mon premier», a-t-il dit. «J'ai l'air de quoi, les filles, j'ai l'air de quoi? Vous me donnez 80 ans? Combien de vieux de 60 ans qu'il y a par ici ne sont pas en forme comme moi?», a-t-il lancé à la presse sur le ton de la plaisanterie.

Raul Castro a remplace son frère tombé gravement malade en juillet 2006 à la présidence d'abord par intérim puis de manière formelle à partir de février 2008.

Contrairement aux festivités prévues pour les 85 ans de son frère aîné le 13 août, a expliqué Raul Castro jeudi, il compte passer son 80e anniversaire dans un cercle familial restreint. Veuf depuis 2007, il a trois filles et un fils. Il aimerait bien passer sa retraite à voir grandir une arrière-petite-fille.