Le passeport diplomatique réclamé par l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud et qui souhaite retourner en Haïti, «sera remis officiellement mardi à son avocat», a déclaré à l'AFP le ministre haïtien de l'Intérieur.

«Administrativement, côté haïtien, il n'y a pas d'obstacle au retour du président Aristide», a dit le ministre Paul Antoine Bien-Aimé contacté par téléphone.

«Aussitôt que nous avons reçu la demande formelle de M. Aristide, nous avons émis le passeport», a ajouté le ministre.

L'avocat de l'ancien président, Ira Kurzban, a indiqué à l'AFP mardi qu'il se rendrait dans la journée à Port-au-prince pour récupérer le passeport de son client.

Les services de l'immigration avaient affirmé lundi à l'AFP que le document avait été imprimé et remis aux autorités haïtiennes.

Dans un communiqué diffusé mi-janvier, M. Aristide, avait expliqué vouloir rentrer au pays pour des raisons médicales et aussi «pour contribuer à servir (ses) frères et soeurs haïtiens en tant que simple citoyen dans le domaine de l'éducation».

Jean-Bertrand Aristide, 57 ans, ancien opposant à la dictature duvaliériste  (1957-86) et prêtre partisan de la «théologie de la libération», a été élu une première fois à la tête du pays en 1990, avant d'être chassé du pays huit mois plus tard par un coup d'État militaire.

Revenu à la tête de l'État en octobre 1994, grâce à une intervention militaire des États-Unis, il termine son mandat en 1996, laissant le pouvoir à son dauphin, l'actuel président René Préval.

L'ancien prêtre des bidonvilles, relevé de ses voeux par une dispense vaticane pour pouvoir se marier, est réélu en novembre 2000. Mais il est contraint à l'exil en février 2004, sous la menace d'une insurrection armée conjuguée à des pressions internationales, notamment des États-Unis et de la France, qui lui reprochent son incompétence.