Le nombre de victimes des pluies diluviennes de mardi soir dans la région montagneuse de Serrana, au nord de Rio de Janeiro, atteint maintenant 548, et les autorités s'attendent à ce qu'il continue d'augmenter au cours du week-end. Pendant que les secouristes continuent de fouiller les décombres et les coulées de boue, les familles enterrent leurs morts.

Dans la rue principale de Teresopolis, une odeur de putréfaction émane du bâtiment qui sert de morgue depuis quelques jours. Des camions, des fourgons mortuaires et des ambulances arrivent à tout moment pour y déposer les corps que les secouristes viennent de retrouver.

Devant le bâtiment, environ 200 personnes attendent, les yeux rougis, un masque chirurgical sur le nez, que le bénévole appelle leur numéro avec son porte-voix afin qu'ils aillent identifier les corps de proches disparus.

Mandelina Costa et sa soeur attendent depuis presque six heures, un parapluie dans une main, un mouchoir dans l'autre. Elles sont sans nouvelles de 15 membres de leur famille qui habitaient dans le quartier Bonsuccesso, un des plus ravagés: «Nous avons essayé de joindre tout le monde, mais nous sommes sans nouvelles depuis mardi. Nous sommes réalistes, ils sont probablement tous ici, à l'intérieur, ou encore ensevelis sous la boue, lance l'une d'elles, la larme à l'oeil. C'est terrible!»

Au cimetière municipal, les cris de douleur se mêlent au bruit des pelles mécaniques qui creusent les fosses. À tour de rôle, les familles défilent derrière les cercueils de leurs proches qu'on porte en terre. Au total, la Ville a demandé qu'on creuse 500 fosses bien que, pour l'instant, on dénombre 229 morts dans les 28 quartiers qui ont été ravagés par le déluge.

Dans la journée d'hier, les hélicoptères ont réussi à déposer des secouristes dans des quartiers où il est impossible de se rendre à pied. De nombreux corps ont ainsi été retrouvés et évacués, mais il reste encore beaucoup d'endroits à fouiller. Les autorités s'attendent à ce que le nombre de victimes continue d'augmenter au cours du week-end.

C'est la pire catastrophe naturelle de l'histoire du Brésil. La présidente Dilma Rousseff et le gouverneur de l'État de Rio, Sergio Cabral, ont annoncé que, en plus d'une aide immédiate de 450 millions de dollars pour les mesures d'urgence, le gouvernement fédéral injectera 100 millions dans chacune des villes touchées pour le nettoyage et la reconstruction des quartiers dévastés.