Les rebelles colombiens des FARC ont libéré un jeune soldat dimanche, la première libération depuis plus d'un an, en promettant une seconde bientôt, en signe de bonne volonté.

Le jeune soldat colombien libéré dimanche par les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC), après un an de captivité, a été accueilli à l'aéroport de Villavicencio, dans l'est de la Colombie, par ses proches.

Josué Daniel Calvo s'est jeté dans les bras de son père et de sa soeur après être descendu de l'hélicoptère envoyé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le récupérer dans la jungle. Le soldat est descendu seul, sans aucune aide, alors même que les FARC avaient affirmé qu'il souffrait d'une maladie inconnue.

La sénatrice de l'opposition à la tête de cette mission, Piedad Cordoba, a écrit ensuite sur Twitter que la paix était possible, et irréversible. Elle a déclaré que Josué Daniel Calvo était ému et avait la tête qui tournait durant le vol qui l'a ramené à l'aéroport de Villavicencio.

Un hélicoptère brésilien portant le logo de la Croix-Rouge avait décollé de cet aéroport dans la matinée afin de retrouver le soldat de 23 ans, capturé par les FARC en avril 2009. Il avait été remis aux mains du CICR dans un lieu non identifié.

Le commissaire gouvernemental pour la paix, Frank Pearl, avait annoncé plus tôt que Josué Calvo serait emmené à l'hôpital militaire de la capitale Bogota dès son arrivée.

Josué Calvo est le premier captif libéré par les FARC depuis début 2009, lorsque la guérilla avait libéré deux hommes politiques et quatre soldats qui avaient passé plus de six ans en captivité.

Piedad Cordoba a ajouté que les FARC devraient libérer un second soldat la semaine prochaine. Le sergent Pablo Emilio Moncayo, âgé de 32 ans, est retenu depuis 12 ans. Son père est devenu célèbre en traversant à pied la moitié de la Colombie, réclamant sa libération.

Le porte-parole du CICR, Adolfo Beteta, a annoncé que les hélicoptères brésiliens arborant le logo du CICR s'envoleront lundi pour la ville de Florencia afin de préparer sa libération, qui devrait avoir lieu mardi.

Après la libération de Pablo Emilio Moncayo, les FARC envisagent de suspendre les libérations unilatérales et de faire pression sur le gouvernement pour une reprise des négociations concernant la libération des rebelles des FARC emprisonnés en échange des quelque 20 policiers et soldats encore détenus par la guérilla, a ajouté Mme Cordoba.

Aucune décision ne devrait intervenir sur la question de l'échange de prisonniers avant l'entrée en fonction d'un nouveau président prévue pour le 7 août prochain, au terme des élections présidentielles dont le premier tour se tiendra le 30 mai, ont estimé des analystes politiques.

Aucun des candidats aux présidentielles ne s'est prononcé en faveur de négociations avec les FARC qui sont «affaiblis mais loin d'être battus militairement», a estimé la politologue Sandra Borda, de l'université de Los Andes.

Le président sortant, Alvaro Uribe, s'est dit sans objection à la libération de militaires, tant que «des criminels ne sont pas rendus aux FARC».

Uribe, au pouvoir depuis huit ans, est très populaire en Colombie pour avoir combattu avec véhémence les FARC et permis notamment la libération de l'ancienne candidate aux présidentielles, la franco-colombienne Ingrid Betancourt en 2008.

Les FARC ont également annoncé à la sénatrice colombienne qu'ils seraient dans l'impossibilité de lui remettre la dépouille d'un commandant de police, mort en captivité en 2006, comme ils l'avaient promis.