L'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), mouvement de rébellion mexicain, aurait reçu de l'organisation séparatiste basque armée ETA plus d'un million d'euros, a rapporté samedi le journal mexicain Reforma en citant un ex-membre de l'EZLN.

L'informateur du quotidien, qui s'est présenté comme un ancien responsable du mouvement, lui a transmis un dossier comprenant des photos du sous-commandant Marcos, chef de l'EZLN, sans sa cagoule habituelle pour ses apparitions en public, des numéros de portables de dirigeants zapatistes, les types d'armes dont ils disposeraient et leurs sources de financement.

Dans le dossier, «il y a quelques remarques disant que ces derniers temps ils (l'ETA) ont transmis 750 000 euros, puis 350 000 euros» aux autorités zapatistes de La Garrucha, a déclaré au journal l'homme qui a affirmé avoir occupé un poste important au sein du mouvement rebelle.

Le quartier général de l'EZLN se trouve à La Garrucha, localité de l'État du Chiapas dans le sud-est du Mexique, où ce mouvement amérindien avait lancé un soulèvement armé le 1er janvier 1994, jour de l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Reforma a publié samedi une photo du sous-commandant Marcos le montrant sans sa cagoule noire, avec une barbe épaisse et une casquette beige.

L'informateur du journal a aussi affirmé que l'EZLN faisait de l'entraînement militaire à La Garrucha. Il a cité toute une série de types de fusils (AK-47, AR-15, FAL, SKS, G-3, M2, M16, M1, Mark1) et d'armes de poing de divers calibres dont disposeraient les zapatistes.

Le mouvement rebelle qui a cessé le combat armé en 1995 mais réclame toujours de meilleures conditions de vie pour la population amérindienne pauvre, a peu fait parler de lui ces derniers temps.

Cette année, il n'a même pas fêté l'anniversaire du soulèvement du 1er janvier 1994, comme il l'avait fait auparavant, l'année dernière par exemple avec un «festival mondial de la colère digne».

L'armée et la police mexicaines se tiennent à l'écart des municipalités totalement administrées par les Zapatistes dans leur fief, une région montagneuse du Chiapas.