Huit Québécois en mission commerciale au Chili sont coincés à Santiago, incapables de quitter le pays ni par la voie des airs, ni par la route.

«On fait des pieds et des mains pour rentrer chez nous», confie Marc-Olivier Bérubé, consultant en développement international, arrivé dans la capitale chilienne il y a huit jours.

M. Bérubé est accompagné par son associé Aldo Girardi, par un responsable du ministère du Développement économique du Québec, Gaston Jacques, et par une poignée de gens d'affaires.

«Nous recevons des informations très contradictoires, parfois on nous dit que nous pourrons prendre l'avion dans 24 heures, parfois dans 72 heures ou une semaine. Ce matin je croyais pouvoir quitter dès aujourd'hui, maintenant on me dit que je devrai attendre jusqu'au 12 mars», dit Marc-Olivier Bérubé.

Le tremblement de terre l'avait réveillé au milieu de la nuit, il a vu la céramique qui craquait, les vases qui tombaient autour de lui. Sa première pensée a été pour sa femme et son fils: «J'ai eu peur qu'ils s'inquiètent, peur de ne jamais revenir.»

En attendant de pouvoir rentrer au Québec, le groupe continue à tenir des rencontres dans le sous-sol d'un hôtel. Même si ses murs n'ont pas craqué, l'immeuble qui abrite l'antenne chilienne du Québec n'est pas fonctionnel. D'autant plus que ce bureau est situé au 12ème étage de l'édifice et que la capitale continue à être secouée par de nombreuses répliques du séisme.

«Nous commençons à être habitués aux secousses», assure Marc-Olivier Bérubé, qui dit jouir de tout le confort dont il a besoin. Mais qui n'en a pas moins hâte de retrouver les siens.

Comme d'autres étrangers surpris par le séisme, M. Bérubé a pensé se rendre par la route jusqu'à la ville argentine de Mendoza. Mais le gouvernement de l'Argentine limite les passages et exige un visa d'entrée de la part des visiteurs. Ce chemin est donc pour l'instant inaccessible.

Marc-Olivier Bérubé raconte que le petit groupe de Québécois est très solidaire, «un peu comme pendant la crise du verglas».

«On mange ensemble, et on va partir ensemble», assure-t-il. Le hic, c'est que personne ne sait quand.