La guérilla colombienne des FARC a réaffirmé sa disposition à libérer deux otages militaires en réclamant que le gouvernement colombien fournisse des «protocoles de garanties» pour cette opération, une proposition rejetée lundi par le président Alvaro Uribe.

Le gouvernement a déjà «donné toutes les garanties», a répliqué M. Uribe à l'offre des FARC faite dimanche, mais «la réponse de ces bandits a été l'enlèvement et l'assassinat du gouverneur du département de Caqueta».

M. Uribe a affirmé dans un communiqué que la chose à faire maintenant était que l'armée cherche à localiser «l'endroit où les otages sont retenus» par la guérilla et évaluer les chances «de les libérer à un moment donné».

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avaient une première fois proposé en avril de libérer Pablo Emilio Moncayo, otage depuis douze ans, et le soldat Livio Calvo.

Cette opération semble avoir été compromise par le rapt le 21 décembre du gouverneur de Caqueta, Luis Francisco Cuellar, retrouvé égorgé le lendemain alors que M. Uribe avait lancé l'armée aux trousses du commando responsable de l'enlèvement.

«Il est nécessaire de connaître les protocoles précisant les garanties officielles qui empêcheront des provocations comme celles survenues antérieurement à l'occasion d'autres libérations sans condition», ont déclaré les FARC dans un communiqué diffusé dimanche sur leur page Internet Anncol, sans mentionner la mort du gouverneur.

La guérilla doit libérer sans autre procès les deux militaires et tous les autres otages, a répliqué M. Uribe lundi dans son communiqué.

Outre les deux otages cités, la guérilla propose de rendre à sa famille le corps du militaire Julian Guevara, mort en captivité.

Elle affirme qu'elle remettra les deux otages à une mission composée de représentants de l'Église catholique et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de la sénatrice d'opposition Piedad Cordoba et du père de Pablo Emilio Moncayo.

La sénatrice, médiatrice dans plusieurs libérations d'otages, a estimé lundi que celle des deux militaires pourrait avoir lieu dans un mois, «fin janvier, début février». Il faut du temps pour choisir le pays qui «va rendre viable» la remise des otages, a-t-elle expliqué.

S'exprimant avant les dernières déclarations de M. Uribe, le Haut commissaire colombien pour la Paix, Frank Pearl, s'était montré optimiste. «Une fois que ces protocoles seront définis, la sénatrice Cordoba transmettra l'information aux FARC et quand celles-ci montreront leur satisfaction avec les règles du jeu, l'opération pourra être menée à bien», avait-il dit.

Les FARC qui comptent aujourd'hui entre 6000 et 10 000 membres, détiennent encore 24 otages dits politiques, soit des militaires ou des policiers, qu'elles voudraient échanger contre 500 de leurs combattants emprisonnés.