Le Congrès du Honduras a voté mercredi, à une très large majorité, contre le retour au pouvoir du président déchu Manuel Zelaya, chassé par un coup d'Etat le 28 juin dernier.

Un accord conclu fin octobre entre M. Zelaya et celui qui l'avait remplacé à la tête du pays à la faveur du coup d'Etat, Roberto Micheletti, prévoyait de soumettre au Congrès la question du retour du président déchu jusqu'à la fin de son mandat, le 27 janvier prochain.

Alors que 65 votes étaient nécessaires pour assurer le rétablissement dans ses fonctions de Manuel Zelaya, seuls neuf députés ont voté en ce sens.

Ce vote confirme la destitution de M. Zelaya, décidée par un décret voté le 28 juin par le Congrès quelques heures après l'arrestation de Manuel Zelaya et son envoi en exil.

Le Parti national (PN, droite), qui a remporté dimanche les législatives et dont le candidat Porfirio Lobo a été élu à la présidence de la République, avait indiqué durant la session parlementaire qu'il approuvait «la ratification» du décret destituant M. Zelaya. M. Micheletti avait réussi à repousser cet examen par le Congrès après la date de la présidentielle.

Le nouveau président entrera en fonction le 27 janvier. En attendant, M. Micheletti, qui avait quitté la tête de l'Etat le temps de l'élection, doit revenir au pouvoir mercredi.

Manuel Zelaya a appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître la présidentielle organisée dimanche dans son pays, dénonçant «un scrutin illégitime et illégal imposé par la dictature militaire avec le soutien des Etats-Unis». Il avait appelé au boycott de l'élection.

La communauté internationale est divisée sur la légitimité de la présidentielle de dimanche.

Les Etats-Unis et l'Union européenne y voient un premier pas pour sortir de la crise, mais la majorité des pays latino-américains, Brésil et Venezuela en tête, refusent d'en reconnaître les résultats.

L'Espagne, dont la position sur l'Amérique latine est écoutée, «ne reconnaît pas les élections mais ne les ignore pas pour autant», selon son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.