La police de Rio a annoncé lundi avoir écroué de façon préventive deux policiers accusés d'avoir extorqué, violé et tiré sur une jeune femme, la laissant pour morte dans la ville qui abritera les jeux Olympiques de 2016 et dont la sécurité est le problème numéro un.

«Tu as prié?», sont les derniers mots qu'a entendus la victime, âgée de 21 ans, quand l'un des policiers lui a demandé de fermer les yeux avant de lui tirer une balle dans le visage vendredi soir et de la lancer ensuite dans un fossé de près de dix mètres, selon le quotidien O dia de lundi. Par miracle, selon les médecins, la balle lui a traversé la joue, occasionnant une blessure sans gravité.

Feignant d'être morte, la jeune femme est remontée sur la route après le départ des deux policiers militarisés (PM, chargés du maintien de l'ordre au Brésil) et a été secourue par un cycliste qui a appelé une ambulance.

Le calvaire de la jeune femme, une vendeuse vivant dans une favela du centre de Rio, a commencé vers 22 heures locales quand elle a été abordée par les deux agents, près d'une station de métro.

La police a trouvé l'équivalent de 650 euros, toutes ses économies avec lesquelles elle allait s'acheter des meubles le lendemain.

Pensant qu'elle était liée au trafic de drogue local, les policiers ont pris son argent et exigé plus de 7500 euros supplémentaires. Comme elle ne pouvait pas payer, ils l'ont emmenée sur une route déserte dans la forêt de Tijuca où l'un d'eux l'a violée et a tiré sur elle.

Le nom de la jeune femme, qui a reconnu ses agresseurs, n'a pas été révélé. Elle bénéficie du Programme de protection des témoins et va intenter un procès à l'État de Rio.

Les homicides font près de 6.000 victimes par an dans l'État de Rio qui compte quelque 14 millions d'habitants, dix fois plus qu'à New York ou huit fois plus que dans toute la France.