Le gouvernement du Venezuela a rejeté mardi l'offre de médiation de Washington pour résoudre les tensions croissantes avec son voisin colombien, en rejetant sur les Etats-Unis la responsabilité de la crise actuelle.

«La proposition de médiation (des Etats-Unis) a clairement pour objectif de détourner l'attention de leur responsabilité initiale dans la crise», dénonce le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Le Venezuela souhaite rappeler que l'installation de bases militaires sous le contrôle illimité des Etats-Unis en Colombie constitue l'origine de cette situation d'instabilité et d'inquiétude régionales», ajoute-t-il.

Washington et Bogota assurent que la Colombie gardera le contrôle sur les sept bases militaires auxquelles pourra accéder l'armée américaine, dans le cadre d'un nouvel accord militaire entre les deux pays, considéré comme une menace par certains voisins de la nation sud-américaine.

La signature du document fin octobre a provoqué un regain de tension dans les relations orageuses entre Caracas et Bogota.

Le président vénézuélien Hugo Chavez, qui avait déjà gelé ses relations avec Bogota pour dénoncer cet accord fin juillet, a invité début novembre son armée à se «préparer pour la guerre», avant d'assurer qu'il n'avait aucune intention belliqueuse.

La Colombie a riposté en saisissant le Conseil de sécurité de l'Onu et l'Organisation des Etats américains (OEA).

La semaine dernière, le porte-parole du département d'Etat américain Philip Crowley avait invité «le Venezuela et la Colombie au dialogue et à la résolution pacifique de la situation».