Le président américain Barack Obama est prévenu, avant son arrivée à son premier sommet nord-américain dimanche à Guadalajara, au Mexique: il est très attendu sur les dossiers de la reprise économique, de la lutte contre les cartels de la drogue ou de la crise au Honduras.

Les Etats-Unis jouent un rôle majeur, qu'il s'agisse de la situation économique ou de la lutte contre le trafic de drogue, pour leurs deux partenaires au sommet de l'Association pour la sécurité et la prospérité de l'Amérique du nord (Aspan), le Mexique du président Felipe Calderon et le Canada du Premier ministre Stephen Harper.

M. Obama vient d'évoquer des signes de reprise économique aux Etats-Unis, basés sur des chiffres du chômage permettant d'espérer que le pire de la récession est passé.

Pour ses deux voisins, l'effet d'entraînement serait direct, de la même façon que l'importance de leurs liens économiques et commerciaux avec Washington les avaient précipités dans la crise née aux Etats-Unis fin 2008.

L'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) qui lie le strois partenaires depuis 15 ans est sur la sellette, et des manifestants en ont demandé la renégociation dimanche matin à Guadalajara, à quelques heures du sommet.

Ils ont réclamé aussi la régularisation des quelques six millions de Mexicains en situation irrégulière aux Etats-Unis, la moitié de la communauté mexicaine dans le pays.

La manifestation s'est déroulée sans incident, dans une ville où plus de 2.000 policiers et militaires ont été mobilisés pour assurer la sécurité du sommet.

Mexico et Washington doivent également régler un contentieux commercialo-douanier: Mexico a répondu par des taxes sur des produits américains à la limitation du droit des transporteurs routiers mexicains à opérer aux Etats-Unis.

Mexico et Ottawa ont un problème de visas depuis le mois dernier, quand le Canada a décidé de filtrer l'entrée des Mexicains.

Le trafic de drogue, préoccupation majeure pour Mexico et Washington, le devient aussi pour le Canada, où les cartels mexicains ont commencé à s'installer.

Mexico compte sur M. Obama pour confirmer son aide dans le cadre de l'Initiative de Merida, plan anti-drogue américain prévoyant une aide de 1,4 milliard de dollars au Mexique et 200 millions à l'Amérique centrale et aux Caraïbes. Le Mexique demande aussi un durcissement des contrôles sur le trafic d'armes en provenance des Etats-Unis.

En avril dernier à Mexico, lors de sa première visite présidentielle en Amérique latine, M. Obama a donné des gages à M. Calderon, mais les cartels sont des adversaires redoutables.

Au Mexique, malgré le déploiement de 36.000 militaires et policiers, les violences liées au trafic de drogue ont fait 10.000 morts depuis 2008, selon les chiffres du gouvernement et des médias.

La position des Etats-Unis est également très attendue dans l'espoir d'un dénouement de la crise au Honduras, où le président Manuel Zelaya a été chassé le 28 juin dans un coup d'Etat par Roberto Micheletti, chef du gouvernement de facto installé depuis à Tegucigalpa.

M. Obama soutient que M. Zelaya est «le président légitime», mais le président déchu et ses alliés de la gauche latino-américaine, à commencer par le président vénézuélien Hugo Chavez, attendent de lui un appui plus déterminant. Selon eux, le coup d'Etat a été encouragé par des «faucons» de l'ancienne administration américaine.

La grippe porcine s'imposera elle aussi à l'ordre du jour, avec la perspective d'une nouvelle offensive en fin d'année. Le Mexique en a été le foyer mondial en avril-mai, avec à ce jour 149 morts, mais les Etats-Unis compte le plus de décès au monde, 353, pour 64 au Canada.