Le gouvernement vénézuélien a accusé jeudi les autorités colombiennes de mettre en oeuvre une «politique belliciste» qui constitue un danger pour la paix régionale, deux jours après avoir annoncé le gel de ses relations diplomatiques avec Bogota.

Le président socialiste du Venezuela Hugo Chavez avait pris cette décision au lendemain de l'annonce par son voisin de la découverte dans un camp de la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxiste), d'armes suédoises vendues à Caracas dans les années 80.

Quelques jours plus tôt, il avait dénoncé l'accord de principe annoncé par Bogota le 15 juillet permettant à l'armée américaine d'utiliser au moins trois bases en Colombie pour des opérations antidrogue, accusant les États-Unis de chercher à envahir le Venezuela.

Caracas «manifeste son indignation devant l'irresponsabilité avec laquelle le gouvernement colombien a réduit à néant les efforts entrepris pour construire une relation binationale bénéfique pour nos deux peuples, mettant clairement en péril la paix et la stabilité de la région», déclare jeudi le ministère vénézuélien des Affaires étrangères dans un communiqué obtenu par l'AFP.

«Nous répondrons à chaque agression du gouvernement colombien par des mesures très fermes», ajoute le ministère.

La crise actuelle n'est pas la première entre le dirigeant socialiste vénézuélien et son homologue de droite colombien, Alvaro Uribe.

Le 1er mars 2008, le bombardement par l'armée colombienne d'un camp des Farc en territoire équatorien avait entraîné la rupture des relations diplomatiques avec la Colombie par Quito, puis Caracas, allié de l'Equateur.

La Colombie et le Venezuela avaient cependant enterré la hache de guerre au cours d'un sommet bilatéral entre Alvaro Uribe et Hugo Chavez en juillet 2008, suivi de deux autres rencontres depuis.