Le Premier ministre péruvien Yehude Simon a survécu mardi une motion de censure de l'opposition pour sa gestion de la crise avec la minorité indienne d'Amazonie, qui avait fait 34 morts lors de violences entre police et indigènes les 5-6 juin.

Les motions déposées par deux partis d'opposition, contre Simon et contre la ministre de l'Intérieur Mercédès Cabanillas, n'ont pu réunir la majorité de 61 votes requise au Congrés unicaméral, en partie en raison de l'abstention d'un parti de centre-droit, l'UPP, pour assurer la «gouvernabilité du pays».

Le Congrès a toutefois exprimé une défiance sans frais, la censure recueillant 56 votes pour, 32 contre, avec 11 asbtentions.

Simon, Premier ministre de gauche nommé en octobre 2008 par le président de centre-droit Alan Garcia, est depuis mai en première ligne, d'abord de la confrontation entre Etat et indigènes, puis de plusieurs conflits sociaux qui ont éclaté dans le sud et l'est andin du pays.

Usé par ces crises et le dialogue qu'il a renoué, Simon a déclaré à plusieurs reprises qu'il s'en ira «dans les prochaines semaines». Mais selon la presse, le président Garcia pourrait convaincre son Premier ministre de rester, faute d'alternative évidente, tout en remaniant le gouvernement.

Après l'émotion suscitée par les morts de Bagua les 5-6 juin, le gouvernement avait été contraint à une humiliante volte-face, obtenant du Parlement la révocation de décrets-lois sur l'exploitation de l'Amazonie, à l'origine de la colère indigène.

Garcia, dont le mandat expire en 2011, a consenti à une autocritique pour la gestion gouvernementale de la question indigène. Mais il a aussi lancé une note de défi sur la grogne sociale actuelle, qui «mobilise pas plus de 50 000 activistes, (alors que) nous sommes 28 millions de Péruviens», selon lui.