Un père de famille de 67 ans défraye la chronique judiciaire en Argentine, où il est accusé d'avoir violé ses filles pendant plusieurs années, engendrant sept enfants avec l'une d'elles.

Originaire de Mendoza, principal centre agro-industriel du pays, situé à 1000 km à l'ouest de Buenos Aires, Armando Lucero a été placé lundi en détention pour «abus sexuels aggravés et répétés» à la demande du procureur Marcelo Gutierrez. Des tests ADN ont été ordonnés par la justice.

La presse argentine l'a surnommé le «Monstre de Mendoza» en le comparant à l'Autrichien Josef Fritzl, cet homme de 73 ans condamné le 19 mars à la prison à vie pour avoir violé sa fille pendant 24 ans, tuant l'un des sept enfants qu'il lui avaient faits.

L'affaire a éclaté cette semaine en Argentine après que sa fille, une femme de 35 ans, se fut enfuie du domicile familial afin de réclamer la protection des autorités locales.

Selon son récit aux enquêteurs, cette dernière avait été violée par son père depuis l'âge de huit ans. Elle se serait décidée à rompre le silence car il menaçait de faire subir le même sort à l'un des sept enfants issus de leur liaison incestueuse.

Décrit comme serviable et réservé par ses voisins, Armando Lucero, sans profession, partageait son logis avec sa fille et les enfants, ainsi qu'avec sa seconde épouse et sa belle-mère.

Son état civil fait officiellement état de quinze enfants, dont huit nés d'un précédent mariage. Au total, il serait donc père de 23 enfants.

Une autre de ses filles, âgée de 40 ans, l'a depuis accusé aussi d'agression sexuelle, affirmant qu'il contraignait la famille au silence sous la menace d'un revolver.

«Il m'a violée quand j'avais huit ans et il n'a pas cessé de me tripoter tout ce temps. Il m'offrait d'acheter mon silence avec de l'argent mais j'ai refusé», a-t-elle révélé mardi à la presse.

Armando Lucero a jusqu'à présent refusé de répondre au magistrat. Avant d'être emmené en cellule, il a toutefois eu le temps de glisser à des journalistes : «Qu'on me pardonne, je ne veux plus vivre».