Le leader cubain Fidel Castro a qualifié vendredi de «pure ordure» un rapport très critique sur la situation des droits de l'Homme à Cuba, publié la veille par un organe de l'Organisation des Etats américains, accusée par le «Comandante» d'être sous la coupe de Washington.

  «Nous devons demander à cette institution effrontée de quel droit elle nous juge, nous qui avons été expulsés de l'OEA pour avoir proclamé nos convictions et n'en sommes pas membres», écrit l'ancien président cubain, 82 ans, dans un commentaire publié vendredi sur le site internet cubadebate.cu.

«Nous avons obtenu par internet une copie de cet accord contre Cuba. Une pure ordure consacrée aux commérages contre-révolutionnaires (...) dans le style du département d'Etat américain», poursuit Fidel Castro en donnant «raison» à «celui» qui avait qualifié l'OEA de «ministère des Colonies yankees».

Les Etats-Unis, qui imposent depuis 47 ans un embargo contre Cuba, sont «un des membres les plus honorables» de l'OEA qui jamais n'a condamné ce pays, «pas même pour les tortures perpétrées à la base de Guantanamo (sud-est de Cuba)» à l'encontre de combattants islamistes présumés, ajoute, ironique, le Père de la révolution cubaine de 1959.

La Commission interaméricaine des Droits de l'Homme, organe de l'OEA, a estimé dans son rapport annuel publié jeudi que Cuba violait «de façon permanente» les droits fondamentaux, déplorant notamment les atteintes à la liberté d'expression et l'absence d'indépendance du pouvoir judiciaire.

Même si l'île communiste a été suspendue en 1962 de l'OEA, elle en reste toujours membre officiellement, ce qui donne le droit de juger ce pays au même titre que les 34 autres membres, selon la Commission qui a également rapporté des violations des droits de l'Homme au Venezuela, en Colombie et en Haïti.