Le parti Lespwa («L'Espoir») du président René Préval espère remporter les élections sénatoriales partielles de dimanche en Haïti pour mener à bien son programme contre la pauvreté et sa réforme constitutionnelle.

Mais le scrutin est surtout marqué par la disqualification de tous les candidats du Fanmi Lavalas («Famille Lavalas») de l'ex-président Aristide.

Un total de 79 candidats convoitent 12 sièges au Sénat. Chaque siège étant convoité par cinq à 18 candidats, un second tour est probable dans la plupart des cas. Lespwa détient actuellement six des 18 sièges pourvus à la chambre haute et se trouve en lice dans tous les scrutins sauf un. Les bureaux de vote ouvraient à 6h et fermaient à 16h.

Si son parti remporte le scrutin, René Préval pourra boucler la réforme de la Constitution haïtienne entamée en 1987, qui renforcera les pouvoirs exécutifs et permettra aux présidents de se présenter pour deux mandats consécutifs de cinq ans. Le président veut aussi réaliser des programmes économiques, dans un pays où 80% de la population vit avec moins de 2 dollars (environ 1,5 euro) par jour.

Des forces importantes ont été déployées pour assurer la sécurité du vote. Quelque 9.000 Casques bleus de l'ONU (MINUSTAH) s'attendent notamment à des manifestations des partisans de Fanmi Lavalas divisés en deux factions rivales et d'autres partis ayant menacé de perturber un scrutin dont ils ont été écartés. L'ancien président Jean-Bertrand Aristide et son parti restent très populaires, en particulier dans les quartiers pauvres.

René Préval, ex-premier ministre de «Titid», a été élu en 2006 avec le soutien du Parti Lavalas mais ce dernier le considère désormais comme un traître pour ne pas avoir fait revenir Aristide, renversé en 2004 et qui vit en exil en Afrique du Sud.

Les élections sénatoriales partielles étaient initialement prévues pour la fin 2007 mais elle ont été retardées par des émeutes, ouragans (près de 800 morts en 2008) et querelles au sein du précédent conseil électoral, finalement dissous par le président Préval. Un tiers des sièges sont vacants depuis l'an dernier (dix après expiration normale des mandats, un à la suite de la mort du sénateur dans un accident de voiture, et un après démission de son détenteur).

Des soldats armés de la MINUSTAH ont escorté le matériel électoral jusqu'aux bureaux de vote samedi et des observateurs internationaux se sont répartis dans les circonscriptions rurales.