Le président du Guatemala, Alvaro Colom, a présenté mardi des excuses officielles à Cuba pour la «Baie des Cochons», la tentative d'invasion orchestrée en 1961 par les Etats-Unis afin de renverser Fidel Castro.

«Je veux présenter des excuses à Cuba pour avoir prêté notre pays, notre territoire, pour avoir préparé l'invasion de Cuba», a déclaré M. Colom, lors d'un discours à l'Université de La Havane, où il effectue une visite d'Etat.

La «Baie des Cochons» fait référence à l'invasion avortée menée en avril 1961 par un groupe d'exilés cubains, qui avaient été formés par la CIA, l'agence de renseignement américain, à partir du territoire du Guatemala.

A la suite de cet épisode, Fidel Castro, bête noire de l'administation américaine, avait annoncé officiellement le caractère socialiste de la Révolution cubaine.

Les relations diplomatiques entre le Guatemala et Cuba, gelées durant des décennies à l'époque de la Guerre froide, n'ont été renouées qu'en 1998.

Salué par une forte ovation, M. Colom a précisé qu'il présentait «officiellement» ses excuses «en tant que président, chef de l'Etat et commandant en chef de l'armée». «Ce n'était pas nous, mais c'était notre territoire», a-t-il souligné.

Durant sa visite, la cinquième d'un chef d'Etat latino-américain à Cuba depuis le début de l'année, M. Colom a signé des accords économique avec son homologue Raul Castro, qui a succédé en juillet 2006 à son frère Fidel, éloigné du pouvoir par la maladie.

Le président social-démocrate du Guatemala, qui séjourne jusqu'à mercredi à La Havane, a réclamé la levée de l'embargo «injuste» imposé à Cuba par les Etats-Unis depuis 1962.

Il a enfin fait remettre à Fidel Castro la plus haute récompense honorifique du Guatemala, en remerciement à l'aide médicale de Cuba. Plus de 3.500 médecins cubains travaillent au Guatemala et les échanges bilatéraux ont atteint 25 millions de dollars en 2007.