Le leader cubain Fidel Castro a lancé une nouvelle pique contre Barack Obama, en affirmant dans un éditorial vendredi que la politique du président des Etats-Unis envers Cuba n'avait pas tardé à «perdre sa virginité».

Un jour seulement après l'avoir interpellé sur ses intentions via la presse officielle, le «lider maximo» publie un nouvel article cinglant dans lequel il fustige le président américain qui a pris ses fonctions le 20 janvier.

«La politique d'Obama n'a pas tardé à perdre sa virginité», écrit le fondateur du régime cubain, âgé de 82 ans, dans cet éditorial intitulé «La réponse immédiate».

Fidel Castro fait allusion aux propos du chef de cabinet à la Maison-Blanche, Emanuel Rahm, qui soulignait jeudi l'intérêt porté à la «communauté cubano-américaine». «Moins on parle de Cuba, mieux c'est», ajoutait ce dernier lors d'une conférence de presse.

«Les presque 12 millions de Cubains qui habitent l'île ne l'intéressent pas», estime Fidel Castro à l'adresse du président américain, qu'il avait pourtant décrit au cours des dernières semaines comme un «homme sincère» tout en doutant de sa capacité à changer l'«empire».

Près d'un million de Cubains, pour la plupart farouchement opposés au régime castriste, vivent aux Etats-Unis. Lors de sa campagne électorale, Barack Obama leur avait promis d'assouplir les conditions pour voyager ou envoyer de l'argent à Cuba.

Fidel Castro, qui a cédé le pouvoir en juillet 2006 à son frère Raul, 77 ans, à la suite d'une grave opération chirurgicale, déplore aussi l'absence de réponse des autorités américaines sur l'embargo commercial et financier frappant l'île communiste depuis 1962.

Le vieux leader historique, qui continue de veiller sur le régime par le biais de ses «réflexions», condamne enfin le silence des Etats-Unis sur «la loi d'ajustement», qui prévoit pour les Cubains émigrant clandestinement vers les Etats-Unis le droit d'asile et un permis de travail.