Le gouvernement colombien a annoncé vendredi la levée de l'état d'urgence imposé en octobre pour faire face à une grève judiciaire dure, qui menaçait selon les autorités d'aboutir à la libération de criminels dangereux.

«Le gouvernement a levé l'Etat d'urgence, décrété le 9 octobre pour faire face à la situation d'urgence entraînée par la grève de la branche judiciaire», a-t-il annoncé dans un communiqué.

Le 9 octobre 2008, le président colombien Alvaro Uribe s'était adressé à la Nation dans une allocution solemnelle pour annoncer l'imposition de l'état d'urgence, destinée à éviter selon lui la remise en liberté de criminels dangereux, suite à une grève menée depuis le 3 septembre par une large majorité des quelque 45.000 fonctionnaires judiciaires.

Au moment de l'annonce, selon les autorités plus de 120.000 jugements n'avaient pas été rendus dans les temps et quelque 2.720 personnes mises en cause pour des «homicides, des atteintes aux personnes, des vols et du trafic de drogue» avaient été libérées.

L'état d'urgence, qui permet de légiférer par décret, n'avait pas été imposé en Colombie depuis l'année 2002.

Alvaro Uribe y a avait alors eu recours juste après son élection, en août 2002, dans sept départements sur 32, pour lutter contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

La Colombie reste toutefois sous le coup d'une autre forme d'état d'exception «économique et social», imposée le 17 novembre pour légiférer par décret dans ce domaine et pouvoir fermer d'office des sociétés d'épargne frauduleuse accusées d'avoir escroqué en quelques mois des milliers de Colombiens.