Le leader cubain Fidel Castro a estimé vendredi «absolument ingénu» de croire que les «bonnes intentions» du président américain élu Barack Obama puissent transformer la politique américaine.

«Beaucoup rêvent que, avec un simple changement à la tête de l'empire, celui-ci sera plus tolérant et moins belliqueux. Le mépris pour son actuel dirigeant (George W. Bush) conduit à des illusions sur un changement du système», écrit l'ancien président cubain dans une réflexion sur le sommet du G20 ce week-end et la crise financière publiée sur le site cubadebate.cu.«Nous ne connaissons pas encore la pensée la plus intime du citoyen qui va tenir la barre. Il serait absolument ingénu de croire que les bonnes intentions d'une personne intelligente puissent changer ce que des siècles d'intérêts et d'égoïsme ont créé. L'histoire humaine montre autre chose», ajoute-t-il sans jamais citer nommément Barack Obama.

Fidel Castro fustige par ailleurs les déclarations de «certains dirigeants» disant vouloir «faciliter la transition à Cuba». «La transition vers quoi? Vers le capitalisme, l'unique système auquel ils croient religieusement», déplore-t-il en rappelant tous les «sacrifices» du peuple cubain pour «défendre la cause révolutionnaire».

Père de la Révolution cubaine de 1959 qui a défié sur son île dix présidents américains, Fidel Castro a dû renoncer au pouvoir en février dernier pour des raisons de santé, mais reste très influent auprès notamment de son frère Raul qui lui a succédé à la tête de l'Etat cubain.

Durant la campagne électorale américaine, Fidel Castro avait clairement pris parti pour le démocrate Barack Obama, qui s'était déclaré favorable à une détente avec l'île communiste soumise depuis 1962 à un embargo américain. Obama doit prendre ses fonctions le 20 janvier.