Les sauveteurs ont retiré quatre enfants sains et saufs des ruines de l'école effondrée de Petionville à Haïti samedi, alors que le bilan s'aggravait.

Les secouristes ont sortis les enfants hagards en les berçant dans leurs bras et se sont précipité vers une ambulance, samedi matin, a pu constater sur place un porte-parole de la police des Nations Unies, André Leclerc. On ignore de quoi souffraient les deux petites filles de 3 et 5 ans, le garçon de 7 ans et l'adolescent sauvé. La petite de 3 ans avait une coupure à la tête mais semblait néanmoins en bonne santé, selon le porte-parole.«Elle buvait du jus de fruit et parlait», a-t-il ajouté.

Le bilan de l'effondrement vendredi de l'école près de Port-au-Prince s'est alourdi et s'établit désormais à 84 morts, a indiqué Nadia Lochar, chargée de la coordination des secours dans l'ouest d'Haïti.

Les sauveteurs qui continuent de fouiller dans les décombres du bâtiment ont retrouvé samedi 17 corps, a précisé à l'Associated Press le maire de Pétionville, Claire Lydie Parent. Quinze sauveteurs français avec des chiens et d'autres, américains, sont arrivés sur place et participent aux opérations, avec l'appui de la population. Le commandant Patrick Vailli de la Sécurité

civile, a précisé que son équipe avait localisé cinq personnes qui pourraient être encore en vie dans les caves de l'école, ainsi que deux corps.

On ne sait pas encore combien d'élèves exactement se trouvaient dans le bâtiment de trois étages en béton au moment du drame vendredi matin. Mais selon les autorités, au moins 500 enfants et adolescents, de la maternelle au lycée, fréquentent le Collège La Promesse, un établissement surpeuplé, comme nombre d'écoles à Haïti.

Les voisins évoquaient une reconstruction à la hâte après un premier effondrement partiel il y a huit ans, expliquait Jimmy Germain, enseignant français à La Promesse, dont le troisième étage était encore en cours de construction. Selon lui, les personnes habitant juste en contrebas de l'école avaient déménagé de peur de voir le bâtiment s'effondrer sur leurs maisons. Et l'école tentait de racheter ces terrains abandonnés.

Pour la maire de la ville, Claire Lydie Parent, un défaut structurel de l'édifice serait à mettre en cause, et non les récentes tempêtes tropicales qui ont frappé l'île, faisant quelque 800 morts et aggravant encore le drame perpétuel de pauvreté que vit Haïti.

Selon le président haïtien René Préval, le pays compte de nombreux édifices courant le même risque d'effondrement en raison de défauts de construction et de mauvaise surveillance.