L'armée libyenne a mené dimanche pour la première fois des raids sur des positions islamistes à Misrata, d'où sont originaires la plupart des miliciens qui se sont emparés de la capitale, Tripoli, selon une source militaire.

Ces raids contre la troisième ville du pays, à 200 km à l'est de Tripoli, sont les premiers depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011 et le début des luttes de pouvoir entre milices rivales, qui ont plongé le pays dans le chaos.

Selon des témoins interrogés par l'AFP, les raids, qui n'ont pas fait de victime, ont visé l'Académie de l'aviation toute proche de l'aéroport de Misrata, le port de la ville et une usine de sidérurgie.

Ils ont été menés en riposte à de nouvelles tentatives d'attaques lancées dimanche matin par des miliciens de Fajr Libya («aube de la Libye») contre le terminal pétrolier d'al-Sedra, dont ils cherchent à s'emparer depuis jeudi, selon le porte-parole du commandement des forces armées libyennes, le colonel Ahmed Mesmari.

Al-Sedra est l'un des terminaux du «Croissant pétrolier» libyen, qui comprend aussi Ras Lanouf et Brega, les trois plus importants du pays.

Au moins sept terminaux sur les 19 que compte al-Sedra étaient en feu dimanche à cause des combats entre miliciens et forces gouvernementales dans cette zone, selon un responsable pétrolier libyen.

La mission de l'ONU en Libye (Unsmil) a condamné l'attaque de ces installations pétrolières, affirmant dans un communiqué que «le pétrole libyen appartient à tous ses citoyens et constitue une ressource vitale» pour le pays.

«Outre son impact négatif sur l'économie, l'escalade des violences dans le Croissant pétrolier sape les efforts menés pour organiser un dialogue politique», a ajouté l'Unsmil.

Livrée aux milices depuis 2011, la Libye est dirigée par deux gouvernements et deux Parlements qui se disputent le pouvoir à distance.