La femme de l'ex-président de Madagascar Marc Ravalomanana, placé en résidence surveillée après son retour d'exil inopiné, a appelé vendredi les Malgaches à «se lever» pour «libérer» le pays, dans une intervention à la radio.

«Levez-vous, car vous êtes malgaches et c'est votre droit» (...) pour «libérer Madagascar de son calvaire actuel», a lancé Lalao Ravalomanana en malgache sur la radio privée Ny Antsiva. «Levez-vous et n'ayez pas peur. Que Dieu soit avec nous!», a-t-elle martelé.

Elle s'exprimait depuis Diego Suarez (nord) où le gouvernement l'a autorisée à voir son mari jeudi. Elle a affirmé qu'il était emprisonné dans des conditions indignes: «Ce n'est pas juste, c'est illégal, ce n'est pas digne», a-t-elle dit.

Le gouvernement avait assuré mercredi que M. Ravalomanana, 61 ans, se trouvait «dans un endroit digne de son rang».

«Continuons notre lutte. Laissez sortir Dada (papa, NDLR)», a-t-elle lancé, à la veille d'une manifestation que la mouvance Ravalomanana veut organiser dans la capitale et pour laquelle elle a demandé une autorisation.

«L'usage de la force, de gaz lacrymogène, d'une arme, nous éloigne de la réconciliation nationale», a-t-elle ajouté.

M. Ravalomanana, au pouvoir de 2002 à 2009, a été arrêté à Antananarivo lundi où il est rentré clandestinement après six ans d'exil en Afrique du Sud.

Après des attaques contre l'actuel gouvernement issu des élections tenues fin 2013, ce dernier a décidé de le confiner en raison, selon lui, de menaces de troubles à l'ordre public et pour la vie de l'ex-président.

Guy Rivo, le porte-parole de la mouvance Ravalomanana, a indiqué à l'AFP vendredi que l'ancien chef d'État était enfermé dans une chambre sans possibilité de sortir.

Selon M. Rivo, la porte ne peut s'ouvrir que de l'extérieur, et l'ex-président n'a le droit ni à la télé, ni au téléphone, ni à un stylo. Ses repas lui sont préparés à l'extérieur par du personnel hôtelier de la ville.

Sa famille a pu le voir pendant cinq heures, mais sans pouvoir déjeuner avec lui, et c'est la seule visite à laquelle elle a eu droit.

«La suite donc c'est de voir comment on peut faire donc pour le sortir de cet isolement, pour le faire rentrer chez lui et assurer sa sécurisation dans sa résidence familiale à Faravohitra (un quartier de la capitale Antananarivo, NDLR). C'est la demande de la famille», a déclaré M. Rivo.