La première mosquée sud-africaine ouverte aux homosexuels, ouverte vendredi dernier, est menacée de fermeture pour non-respect de règlements municipaux, mais son fondateur affirme qu'il continuera d'accueillir les fidèles.

«La mosquée est ouverte, totalement ouverte, nous accueillons les fidèles», a déclaré à l'AFP Taj Hargey, théologien né en Afrique du Sud et directeur du Centre d'éducation musulman d'Oxford.

M. Hargey est le fondateur de la «Mosquée ouverte», sujette à controverse parce qu'elle accueille les homosexuels, les Chrétiens, et donne aux femmes des droits similaires à ceux des hommes.

Mercredi, le conseiller municipal Ganief Hendricks avait affirmé que les responsables de la mosquée n'avaient pas accompli les démarches nécessaires pour avoir l'autorisation de transformer en lieu de culte cet ancien atelier de tôlerie. Il pointait notamment l'absence de stationnement.

Taj Hargey a dénoncé pour sa part la pression des milieux musulmans hostiles à son initiative. «Nous n'allons pas nous laisser faire», a-t-il assuré. «C'est une plainte agressive des membres musulmans du conseil municipal (...) Ils agissent comme ça seulement parce qu'ils sont sous pression du clergé musulman».

Une demande officielle d'ouverture d'un lieu de culte peut mettre jusqu'à cinq mois pour être traitée par la municipalité, et dans tous les cas les chances de succès sont faibles, car «ces locaux ne sont pas adaptés pour une mosquée», a affirmé le conseiller municipal. «Je leur recommande de trouver un autre endroit».

L'ouverture de la mosquée vendredi avait eu une large résonnance dans les médias, malgré la présence d'une poignée de fidèles seulement.

Taj Hargey voit sa «Mosquée ouverte» comme «une révolution religieuse», qui doit s'inscrire dans la lignée de la révolution politique que fut la prise de pouvoir par Nelson Mandela en 1994, après des décennies de régime raciste d'apartheid.

L'Afrique du Sud compte 737 000 musulmans, soit 1,5 % de sa population, selon des chiffres du centre de recherches Pew.