Le président du Zimbabwe Robert Mugabe a estimé mercredi que sa réélection était un «coup» porté contre les pays occidentaux, qu'il a accusé de comploter pour le renverser en utilisant l'opposition.

«Nous sommes très contents d'avoir porté un coup à l'ennemi, et l'ennemi n'est pas (le chef de l'opposition Morgan) Tsvangirai», a déclaré Robert Mugabe, commentant pour la première fois publiquement sa victoire aux élections générales du 31 juillet.

«Tsvangirai n'est qu'une partie de l'ennemi. L'ennemi est celui qui se trouve derrière Tsvangirai. Qui est derrière le MDC (le parti de Tsvangirai, ndlr) ? Les Britanniques et leurs alliés. Ce sont eux les véritables ennemis», a déclaré M. Mugabe.

Au pouvoir depuis 33 ans, M. Mugabe a souvent accusé les pays occidentaux, et en particulier l'ancienne puissance coloniale britannique, de préparer des plans pour le renverser.

Âgé de 89 ans, Robert Mugabe a été réélu avec 61% des voix au premier tour contre son ex-premier ministre et opposant Morgan Tsvangirai, selon les chiffres officiels. Ce dernier a qualifié l'élection de «farce», dénonçant des fraudes.

Le parti présidentiel, la Zanu-PF, a aussi obtenu une majorité écrasante au parlement.

Les pays occidentaux ont mis en doute la crédibilité de ces élections.

À la suite de sa victoire, le parti présidentiel a indiqué mardi qu'il comptait intensifier sa politique d'«indigénisation» de l'économie zimbabwéenne, qui vise à octroyer à des Zimbabwéens noirs la majorité du capital des filiales locales des groupes étrangers.