Laurent Akoun, secrétaire général du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a été arrêté dimanche, a-t-on appris auprès de son parti et de source sécuritaire ivoirienne. Justin Koné Katinan, porte-parole en exil de Gbagbo, a été également été écroué au Ghana.

«Laurent Akoun a été arrêté en début d'après-midi à Adzopé (à une centaine de km au nord d'Abidjan, ndlr) par la gendarmerie», a déclaré à l'AFP le président du FPI, Sylvain Miaka Oureto. Une source sécuritaire ivoirienne a confirmé son arrestation.

«Il se trouverait à la gendarmerie à Abidjan», a ajouté M. Oureto, ce qu'a confirmé une autre source proche du dossier.

Il n'était pas possible dans l'immédiat de connaître les motifs officiels de l'arrestation de M. Akoun.

Cependant, une source gouvernementale ivoirienne a affirmé à l'AFP que le secrétaire général du FPI avait été cité récemment pour son implication présumée dans certaines attaques meurtrières contre l'armée ivoirienne, les Forces républicaines, qui ont fait monter la tension depuis début août.

Un autre haut responsable du FPI, l'ex-ministre Alphonse Douati, a été arrêté le 18 août, inculpé et incarcéré cette semaine pour «atteinte à la sûreté de l'État», pour son lien présumé avec les attaques contre les Forces républicaines.

Arrestation de Katinan

Le Ghana a confirmé officiellement dimanche l'arrestation de Justin Koné Katinan, porte-parole en exil de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, mais indiqué qu'aucune décision n'avait été prise sur son éventuelle extradition vers Abidjan.

«Justin Koné Katinan, ancien ministre ivoirien du Budget et porte-parole de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a été arrêté par les services de sécurité ghanéens et écroué au Ghana», a indiqué le ministère de l'Information dans un communiqué.

Les autorités ghanéennes s'étaient jusqu'à présent refusé à confirmer cette arrestation survenue vendredi à Accra, et qu'on avait apprise samedi par la famille de Justin Koné Katinan.

Justin Koné Katinan est visé par un mandat d'arrêt international émis par Abidjan pour «crimes économiques». Il est en exil depuis la fin de la crise post-électorale ivoirienne (décembre 2010-avril 2011) qui a fait quelque 3 000 morts.

Le gouvernement ghanéen a précisé qu'aucune décision n'avait été prise sur son éventuelle extradition, réclamée par Abidjan.

«M. Koné est porteur d'une carte de réfugié du Bureau ghanéen des réfugiés, reconnu par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés», indique le communiqué du ministère de l'Information.

«Le président John Dramani Mahama, en accord avec la constitution ghanéenne, a donc demandé au ministre de la Justice d'examiner la demande d'extradition et de lui fournir son avis», poursuit le communiqué.

D'après un membre de la famille de Justin Koné Katinan, ce dernier aurait dit à sa femme qu'il était «hors de question» qu'il soit extradé.