Les civils fuyaient en masse la ville d'Abyei, dans la région du même nom que se disputent le nord et le Sud-Soudan, et où les combats ont fait cette semaine plus de 100 morts, ont fait savoir jeudi des responsables militaires et humanitaires.

Abyei est un des principaux points de contentieux entre le régime de Khartoum et le Sud-Soudan autonome, qui a voté en faveur de la sécession en janvier et devrait devenir en juillet le dernier pays à accéder à l'indépendance.

La région d'Abyei s'était dans un premier temps vu promettre de pouvoir décider de son sort par un référendum d'autodétermination séparé, mais les parties ont ensuite changé d'avis, et la question fait désormais l'objet de négociations entre responsables nordistes et sudistes.

«Toutes les femmes et enfants ont quitté la ville. Ils sont partis vers le Sud car ils s'attendent à la poursuite des combats dans la ville», a expliqué le prêtre catholique Peter Suleiman au téléphone depuis Abiyei.

Selon le colonel Philip Aguer, porte-parole de l'armée sud-soudanaise, les affrontements ont fait plus de 70 morts entre dimanche et mardi. Une coalition rassemblant des militaires de l'armée nordiste, des membres de la tribu nomade des Misseriya et des miliciens a attaqué plusieurs villages au nord de la ville d'Abyei, a-t-il expliqué. Et les combats se sont poursuivis mercredi à Maker Abyior, 15 km au nord de la ville.

Si le colonel ne pouvait pas y fournir le bilan des victimes, un responsable international s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a pour sa part dit avoir vu 33 cadavres enterrés dans une fosse commune mercredi soir, la plupart portant des uniformes de la police.