Au moins 12 personnes, parmi lesquelles des combattants, ont été tuées dans des combats à Mogadiscio opposant insurgés islamistes aux forces gouvernementales et aux troupes alliées de l'Union africaine, a-t-on appris lundi de source officielle et auprès de témoins.

Les insurgés islamistes radicaux ont attaqué dimanche soir plusieurs positions tenues par les forces gouvernementales et les soldats ougandais de l'Amisom dans le nord de la capitale somalienne, entraînant des combats à l'artillerie lourde pendant environ une heure.

Ces combats sont intervenus quelques heures après un vote de confiance du parlement en faveur du nouveau Premier ministre somalien Mohamed Abdullahi Mohamed.

«Les terroristes ont tenté de forcer nos positions près du "kilomètre zéro" mais nous leur avons donné une leçon qu'ils ne sont pas prêts d'oublier. Ils ont perdu la bataille et nous avons tué nombre d'entre eux», a déclaré à l'AFP un responsable sécuritaire du gouvernement de transition somalien, Muhidin Ahmed.

«Nous avons perdu trois soldats et six autres ont été blessés», a-t-il ajouté.

«Les combats étaient les plus intenses dans les quartiers de Shibis et Bondhere. Ils ont échangé des tirs d'artillerie et d'armes automatiques qui ont fait 12 morts, dont des civils», a rapporté à l'AFP un témoin, Mohamed Bashir.

Ce dernier a précisé avoir vu huit cadavres de combattants dont trois insurgés.

Selon plusieurs autres témoins, un obus de mortier a frappé une maison et tué quatre membres d'une même famille.

«Un père, sa femme et leurs deux enfants ont été tués dans une maison près de Suqbacad dans la nuit par un tir d'artillerie», a expliqué à l'AFP Ali Hussein.

«Leurs cadavres étaient calcinés et méconnaissables», a précisé un autre habitant, Halimo Adan.

Ces combats sont venus rappeler au nouveau Premier ministre somalien Mohamed Abdullahi Mohamed l'extrême difficulté de ses nouvelles fonctions.

Les insurgés somaliens, emmenés par les shebab qui se réclament d'al-Qaïda, ont juré la perte du très fragile gouvernement de transition du président Sharif Cheikh Ahmed, qui ne doit sa survie qu'à l'appui militaire de l'Amisom.

Lundi, le nouveau Premier ministre a officiellement prêté serment au palais présidentiel (Villa Somalia) à Mogadiscio.

Peu connu sur la scène politique somalienne, il avait été désigné le 14 octobre par le président, en remplacement d'Omar Abdirashid Sharmarke, qui avait démissionné fin septembre après un long conflit avec le président Sharif.

«Je remercie le président de m'avoir nommé à ce poste qui est, je pense, très difficile. C'est pourquoi je vous demande de m'aider à accomplir ma tâche», a-t-il déclaré aux députés venus assister à sa prestation de serment.