L'ex-rébellion burundaise des Forces nationales de libération (FNL) est officiellement devenue un parti politique dans la nuit de mardi à mercredi, à l'issue d'un processus de désarmement de ses combattants, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un représentant du ministre burundais de l'Intérieur a apposé un cachet sur une ordonnance ministérielle «portant agrément et octroi de la personnalité civile au parti Forces nationales de libérationr-t-on constaté.

Par ce document, signé lors d'une cérémonie au ministère à Bujumbura, le gouvernement burundais reconnaît ainsi l'ex-rébellion comme un parti politique.

Le représentant du gouvernement dans les négociations avec les FNL, le général Evariste Ndayishimiye, a de son côté affirmé que «toutes les armes qui étaient entre les mains des FNL sont désormais ce soir sous le contrôle de la force spéciale de l'Union africaine au Burundi».

«La condition posée pour que les FNL soient un parti politique était qu'il n'y ait plus de branche militaire (abandon de la lutte armée ndlr) et cela a été fait», a déclaré le général.

Cette cérémonie est l'un des points d'orgue du processus de paix au Burundi, qui tente de sortir depuis 2006 de 13 ans de guerre civile marqués par la mort d'au moins 300 000 personnes. Les FNL, créées en 1980, étaient la dernière rébellion active dans le pays.

La guerre civile a opposé l'armée, alors dominée par la minorité tutsie, à plusieurs mouvements rebelles hutus.

Depuis 2005, le Burundi est dirigé par un pouvoir hutu élu. L'armée et la police sont désormais paritaires entre les deux ethnies.

Le 4 décembre dernier, le gouvernement et les FNL avaient accepté de lever les ultimes obstacles qui empêchaient la mise en oeuvre d'un accord de cessez-le-feu signé en septembre 2006.

Selon un nouvel accord convenu la semaine dernière en Afrique du Sud, 3 500 combattants rebelles vont être intégrés dans l'armée et la police et environ 5 000 autres seront démobilisés d'ici le 15 mai. Les autres membres des FNL rentreront chez eux avec une petite somme d'argent, selon cet accord.

L'ex-leader des FNL, Agathon Rwasa, qui a été démobilisé samedi, a déclaré à la presse dans la nuit à l'issue de la cérémonie: «c'est un jour mémorable car nous venons de mettre un point final à 29 ans de clandestinité et de guerre».

«Nous pouvons parler d'une victoire mais ce sera une grande victoire lorsqu'on aura passé le cap des élections et lorsqu'on les aura gagnées», a-t-il lancé, refusant toutefois de préciser s'il se présenterait à l'élection présidentielle.

Le Burundi organise en effet en 2010 des élections présidentielle, législatives et sénatoriales.

De son côté, le général sud-africain Derick Mgwebi, l'un des acteurs du récent accord obtenu en Afrique du Sud, s'est dit «satisfait» car le «dernier mouvement rebelle de ce pays vient enfin d'être agréé comme parti politique (...) c'est la fin de la guerre», a-t-il dit à la presse.