L'épidémie de choléra au Zimbabwe, qui a fait plus de 2000 morts depuis août, n'est «toujours pas sous contrôle», a indiqué mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a intensifié son travail sur place.

La maladie, dont l'ampleur est inégalée dans le pays ravagé par une crise économique et politique, a fait 2024 morts et 39 806 autres personnes sont touchées par l'épidémie.

Le dernier bilan de l'OMS faisait état le 8 janvier d'au moins 1.822 morts.

«L'épidémie n'est toujours pas sous contrôle», a expliqué à l'AFP un porte-parole de l'OMS, Paul Garwood, expliquant que la saison des pluies aggravait la propagation de la maladie qui se transmet par les eaux usées.

«Il y a toujours urgence», a-t-il insisté, reconnaissant que l'aide humanitaire commençait toutefois à «s'améliorer» sur le terrain avec une meilleure collaboration avec les autorités sur place.

Mais l'épidémie continue de frapper dans les dix provinces du pays, selon les données de l'OMS. Quant à la capitale Harare, elle détient le macabre record de victimes avec 238 décès et près de 11 000 malades.

Le scénario catastrophe de 60 000 malades, envisagé depuis décembre par les humanitaires, «est toujours en vigueur», a ajouté le porte-parole de l'OMS.

Les organisations humanitaires sont mobilisées depuis plusieurs mois pour tenter d'éradiquer l'épidémie, mais sont confrontées à nombre de difficultés dont l'effondrement des services médicaux locaux n'est pas la moindre.

Selon la Fédération internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, la population fait face à un «véritable cocktail molotov mortel» où le choléra se combine à la faim et au sida, sur fond de paralysie politique depuis la défaite du parti du président Robert Mugabe fin mars. Sans parler de la crise économique sans précédent marquée par une inflation inimaginable de près de 238 millions pour cent par an.