(Munich) Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a évoqué samedi « une opportunité extraordinaire » au Proche-Orient, liée au fait que « virtuellement tous les pays arabes » souhaitent à terme normaliser leurs relations avec Israël.

« Il y a une opportunité extraordinaire pour Israël dans les mois à venir pour mettre fin une fois pour toutes à ce cycle » de violence, a-t-il estimé à Munich, en Allemagne, lors de la Conférence sur la sécurité.

« Virtuellement tous les pays arabes veulent maintenant intégrer Israël dans la région, normaliser leurs relations si ce n’est pas déjà fait, apporter des assurances de sécurité et des engagements afin qu’Israël se sente plus sûr ».

Ces propos interviennent alors qu’Israël a annoncé une attaque imminente sur Rafah, la ville la plus au sud de la bande de Gaza, pour traquer les combattants du Hamas, malgré l’afflux massif de populations civiles dans la zone.

Israël a juré d’anéantir le mouvement islamiste palestinien, mais n’évoque pas ouvertement la question de l’avenir du territoire après la guerre.

« Il y a d’authentiques efforts en cours (….)  pour réformer l’Autorité palestinienne » afin qu’elle devienne « un meilleur partenaire pour l’avenir », a assuré à cet égard le secrétaire d’État américain, évoquant « l’impératif » d’un État palestinien.

Les États-Unis s’activent, avec le Qatar et l’Égypte, pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu dans une guerre qui dure depuis le mois d’octobre, permettre la libération d’otages israéliens encore détenus et acheminer une aide humanitaire plus conséquente à Gaza.

Antony Blinken s’est notamment entretenu à Munich avec le président israélien Isaac Herzog, qui a jugé important de travailler au rapprochement avec l’Arabie saoudite en vue d’une normalisation de leurs relations.  

Un rapprochement marquerait « une victoire sur les agissements » du Hamas, a-t-il ainsi estimé. « Je crois sincèrement qu’aller de l’avant vers la normalisation et faire tous les efforts possibles est une opportunité historique très importante », a-t-il ajouté, appelant toutes les parties « à saisir ce moment ».

Répondant directement aux propos d’Antony Blinken sur les autres pays arabes, il a admis qu’il existait « des opportunités », jugeant qu’elles devaient « être étudiées en profondeur ».

« Cependant, avant toute chose, la sécurité d’Israël doit être préservée. Et pour cela, nous devons finir le travail de sape et d’éradication des infrastructures de base du Hamas », a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite avait rappelé au début du mois qu’elle n’aurait « pas de relations diplomatiques avec Israël » tant qu’un État palestinien ne serait pas reconnu dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, et que « l’agression » à Gaza se poursuivrait.

Le royaume saoudien, gardien des premiers lieux saints de l’islam, n’a pas adhéré aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les États-Unis, qui ont permis à ses voisins, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi qu’au Maroc, d’établir des liens officiels avec Israël.