Retour en 13 dates sur l’actualité internationale ayant marqué l’année qui s’achève.

6 février

PHOTO ADEM ALTAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

À Kahramanmaraş, ville proche de l’épicentre du séisme dévastateur, le président Erdoğan constate l’ampleur des dégâts, le 8 février, deux jours après la catastrophe.

Un tremblement de terre de magnitude 7,5 cause la mort de plus 50 000 personnes en Turquie et en Syrie. Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis 2014, est blâmé pour la lenteur de sa réaction, mais cela ne l’empêche pas de remporter la présidentielle trois mois plus tard et d’obtenir un nouveau mandat, devant une opposition pourtant renforcée. D’autres séismes majeurs auront lieu au Maroc (8 septembre) et en Afghanistan (7 octobre).

4 avril

PHOTO JOHANNA GERON, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto (à gauche), serre la main de son homologue américain Antony Blinken sous le regard du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, alors que la Finlande fait officiellement son entrée dans l’Alliance atlantique, à Bruxelles, le 4 avril.

Après des années de neutralité, la Finlande adhère officiellement à l’OTAN par crainte d’une éventuelle invasion russe. La Suède, qui a fait sa demande d’entrée au même moment, reste toutefois sur la touche. Pourquoi ? La Turquie, membre de l’OTAN, refuse de lui donner son vote, car elle accuse Stockholm de protéger des réfugiés politiques prokurdes. Après un long bras de fer diplomatique, on attendait fin octobre une ratification du Parlement turc… mais celle-ci se fait attendre.

8 au 10 avril

PHOTO GREG BAKER, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un navire de la Marine chinoise navigue dans le détroit de Taïwan, passant devant des touristes massés sur la jetée de Pingtan, l’île chinoise la plus proche de Taïwan, le 7 avril.

La Chine va-t-elle envahir Taïwan, qu’elle considère comme lui appartenant ? Et si oui, quand ? Le géant asiatique brandit cette menace une fois de plus en organisant pendant trois jours des manœuvres militaires autour de la petite île de 24 millions d’habitants, déployant destroyers, lance-missiles et avions de chasse. Ces exercices d’« encerclement » accentuent les tensions entre les États-Unis et la Chine, déjà vives depuis l’affaire du ballon-espion quelques mois plus tôt.

26 avril

PHOTO RAFIQ MAQBOOL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Avec ses 1,428 milliard d’habitants, l’Inde est désormais le pays le plus peuplé du monde.

L’Inde dépasse la Chine et devient le pays le plus peuplé du monde, atteignant le chiffre de 1,428 milliard d’habitants, selon une projection des Nations unies. Cette tendance devrait se maintenir jusqu’à la fin du siècle, les projections démographiques annonçant 1,7 milliard d’habitants en Inde en 2060 et 1,5 milliard en 2100, soit deux fois plus que la Chine dont la population décline graduellement. Ces chiffres ont valeur de symbole pour le pouvoir indien et devraient conforter le premier ministre Narendra Modi avant les élections générales de 2024.

5 mai

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Des manifestants anti-vaccins sont réunis dans le Vieux-Montréal, le 8 janvier dernier.

L’Organisation mondiale de la santé annonce la fin de l’urgence sanitaire internationale pour la pandémie de COVID-19. Ce virus respiratoire, né en Chine de façon très mystérieuse, a mis une partie de l’humanité à l’arrêt entre 2020 et 2022, causant plus de 6 millions de morts, et révélant dans nos sociétés de profonds clivages entre pro et anti-vaccins, tenants d’une solidarité d’un côté et passionnés de la liberté de choix de l’autre. Le monde n’a jamais été tout à fait le même depuis.

12 juin

PHOTO GUGLIELMO MANGIAPANE, ARCHIVES REUTERS

Silvio Berlusconi, à Rome, en octobre 2022

Silvio Berlusconi, Il Cavaliere, ancien premier ministre italien presque sans interruption entre 2001 et 2011, meurt à l’âge de 86 ans. Une page se tourne avec la disparition de cet homme politique issu du monde des médias, réputé pour ses scandales, ses dents blanches, ses déclarations douteuses et ses « affaires » qui préfigurent en un sens l’avènement d’un Donald Trump.

23 juin

PHOTO ALEXANDER ERMOCHENKO, ARCHIVES REUTERS

Le chef de la milice Wagner, Evguéni Prigojine, dans la ville russe de Rostov-sur-le-Don, le 24 juin

Coup de théâtre dans la guerre en Ukraine. La milice russe Wagner, qui revendique un certain nombre de gains militaires sur le front, se rebelle contre Vladimir Poutine et fonce à tombeau ouvert sur Moscou. Mais le gâteau se dessouffle et le putsch attendu n’a pas lieu. Le chef de la milice, le sinistre Evguéni Prigojine, s’en tire avec un exil forcé en Biélorussie. Son avion explosera en plein vol quelques semaines plus tard.

26 juillet

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Manifestation devant une base militaire où sont stationnés des soldats français à Niamey pour réclamer le départ de l’armée française du Niger, le 1er septembre

En « Françafrique », les cartes sont rebattues. Quelques mois après la Guinée (2021) et le Burkina Faso (2022), le Niger est victime d’un coup d’État militaire. La France, en arrière-scène, voit échapper une autre de ses anciennes colonies, alors que son influence continue à fondre dans cette région du continent africain au profit de puissances comme la Chine et la Russie. Un autre putsch a lieu un mois plus tard, au Gabon cette fois, mettant un terme à plus d’un siècle de régime Bongo.

12-19 septembre

PHOTO YARA NARDI, ARCHIVES REUTERS

Des migrants dans un centre d’accueil de Lampedusa, le 17 septembre

En moins d’une semaine, 12 000 migrants échouent sur l’île italienne de Lampedusa, soit le double de la population locale. Cette nouvelle crise migratoire crée une onde de choc politique en Italie et pose la question de la solidarité européenne concernant l’accueil et la répartition des demandeurs d’asile. Sous la pression de Rome, l’Union européenne va finalement durcir ses politiques migratoires. De son côté, la Cour suprême britannique juge illégal le projet britannique de renvoyer des immigrants irréguliers au Rwanda, peu importe leur nationalité.

28 septembre

PHOTO NANNA HEITMANN, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Des réfugiés ayant fui le Haut-Karabakh arrivent à Goris, en Arménie, le 24 septembre.

La république arménienne du Haut-Karabakh, appelée Artsakh par les Arméniens, capitule et met fin à son existence, après une offensive éclair de l’Azerbaïdjan voisin, qui considère cette enclave comme la sienne. Plus de 100 000 Arméniens doivent fuir cette région du Caucase.

7 octobre

PHOTO AVISHAG SHAAR-YASHUV, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Une affiche géante réclamant le retour des otages recouvre la façade d’un immeuble de Tel-Aviv, le 24 novembre. Selon les autorités israliennes, plus de 240 personnes ont été enlevées par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre.

Une attaque-surprise – et impensable – du Hamas fait plus de 1200 morts, pour la plupart des civils, en Israël, remettant brusquement le conflit israélo-palestinien au-devant de l’actualité. Cet acte terroriste est suivi d’une riposte sans merci de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, foyer du Hamas, qui fera près de 15 000 morts dans l’enclave palestinienne, causant l’effroi de la communauté internationale. Après un mois de bombardements, une trêve sera déclarée pour un échange d’otages et de prisonniers. Un immense gâchis, qui est encore loin d’être réglé.

19 novembre

PHOTO JUAN MABROMATA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Javier Milei réagit alors que sa victoire est officialisée au Parlement argentin, à Buenos Aires, le 29 novembre.

On n’y croyait pas, et pourtant (1). Javier Milei, dit El Loco (le fou), est élu président de l’Argentine. La victoire de ce candidat antisystème est largement imputable à la colère du peuple argentin, qui n’en peut plus des crises économiques à répétition. Ultralibéral, Milei a fait sa campagne électorale avec une scie tronçonneuse. Il veut sabrer le budget des ministères (dont ceux de la Culture, de l’Environnement et de la Condition féminine), réduire l’aide publique et légaliser le trafic d’organes. L’Argentine lui survivra-t-elle ?

22 novembre

PHOTO YVES HERMAN, ARCHIVES REUTERS

Le leader d’extrême droite Geert Wilders célèbre sa victoire.

On n’y croyait pas, et pourtant (2). Geert Wilders, leader du Parti de la Liberté (PVV), remporte les élections législatives aux Pays-Bas. Un signal d’alarme pour l’Union européenne (UE), qui voit l’extrême droite triompher, à quelques mois seulement des élections européennes prévues au mois de mai. L’homme à la chevelure dorée a toutefois du mal à former une alliance pour gouverner, ses possibles alliés se méfiant de ses prises de position contre l’islam, l’immigration et l’UE.