(Séoul) La Corée du Nord a menacé lundi d’abattre les avions-espions américains qui violeraient son espace aérien, tout en condamnant le projet de Washington de déployer un sous-marin lanceur d’engins près de la péninsule coréenne.  

Selon un porte-parole du ministère nord-coréen de la Défense, les États-Unis ont « intensifié leurs activités d’espionnage au-delà du niveau de guerre », évoquant des avions-espions américains qui ont réalisé en juillet plusieurs vols, qualifiés de « provocateurs », sur huit jours consécutifs.  

Un avion de reconnaissance, a-t-il précisé, a aussi pénétré « à plusieurs reprises » l’espace aérien de la Corée du Nord, au-dessus de la mer du Japon.  

Dans un communiqué cité par l’agence de presse d’État KCNA, le porte-parole a mis en garde contre le risque d’« accident » qu’aurait pu entraîner ce type d’action, telle que la « chute de l’avion de reconnaissance stratégique de l’armée de l’air américaine » en mer du Japon.  

Le porte-parole a évoqué de précédents incidents, au cours desquels Pyongyang a déjà abattu des avions américains. Il a aussi averti Washington que ses activités d’espionnage ne seraient pas sans conséquence.

Lundi, la sœur du dirigeant de la Corée du Nord, Kim Yo Jong, a aussi déclaré dans un communiqué qu’un avion-espion américain avait pénétré à deux reprises, lundi matin, la partie est de l’espace aérien nord-coréen. Pyongyang prendra des « mesures concrètes » si l’armée américaine franchissait sa ligne de démarcation maritime, a-t-elle averti.

Dans un communiqué distinct publié mardi par l’agence KCNA, Kim Yo Jong a souligné que l’armée américaine connaîtrait un « vol très périlleux » en cas de nouvelle intrusion.

Le précédent communiqué du ministère nord-coréen de la Défense a également condamné le déploiement prévu par les États-Unis de ressources stratégiques en Corée du Sud, Pyongyang estimant qu’il s’agit « du chantage nucléaire le moins dissimulé » exercé sur la Corée du Nord, et a affirmé que cela constituait une grave menace pour la sécurité régionale et mondiale.  

Washington, conformément à une déclaration signée en avril avec Séoul, avait notamment déclaré qu’un sous-marin lanceur d’engins réaliserait son premier accostage en Corée du Sud depuis des décennies, sans en préciser la date.  

Entre les deux Corées, les relations sont au plus bas. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a qualifié d’« irréversible » le statut de puissance nucléaire de Pyongyang l’an passé, et appelé à un développement accru d’armements, notamment d’armes nucléaires tactiques.

En réponse, Séoul et Washington ont promis que Pyongyang s’exposerait à une riposte nucléaire et la « fin » de son gouvernement actuel s’il décidait d’employer l’arme atomique contre eux.

Cette année, la Corée du Nord a conduit une série d’essais d’armement en dépit de sanctions, notamment en testant ses missiles balistiques intercontinentaux les plus puissants.