Je ne parle pas de la performance de la gouverneure d'Alaska à l'émission Saturday Night Live hier soir mais plutôt de sa présence au sein du ticket républicain. Nombreuses sont les pages éditoriales des journaux de l'Amérique dite rouge qui ont mentionné le choix de Palin comme candidate à la vice-présidence pour justifier en partie leur refus d'appuyer John McCain. Je cite des extraits d'éditoriaux traduits par yvonthivierge, un de nos collaborateurs.

The Kansas City Star :

Malgré son âge et ses problèmes de santé, McCain a choisi une candidate à la vice-présidence tellement peu qualifiée pour ce haut poste que la seule pensée qu'elle pourrait devenir présidente est effrayante.

Cette décision irresponsable jette de sérieux doutes sur le jugement de McCain à cette étape de sa carrière politique. Au cours des huit dernières années, les Américains ont pu en outre apprendre, à leurs dépens, combien la négligence et l'incompétence des occupants de la Maison-Blanche leur ont coûté cher.

The Tennessean :

Obama a aussi fait preuve de bon jugement en choisisant comme colistier le sénateur Joe Biden dont l'expérience et la connaissance de la politique étrangère le préparent à se substituer, le cas échéant, à l'administrateur en chef. En revanche, en choisant la gouverneure Sarah Palin, McCain a pu étaler son flair politique mais sans fournir, hélas, une vice-présidente pouvant rallier le peuple autour d'elle.

The Houston Chronicle :

La pire erreur commise par McCain dans sa course à la Maison-Blanche est peut-être d'avoir choisi comme colistière à la vice-présidente une Palin sans expérience et provocatrice. S'il avait choisi un législateur modéré et expérimenté comme la sénatrice texane Kay Bailey Hutchison qui impressionne grandement les indépendants, il aurait été beaucoup plus difficile pour nous de départager les tickets présidentiels.

The St. Louis Post Dispatch

Si, d'une part, M. McCain a choisi comme colistière la gouverneure d'Alaska Sarah Palin, une partisane novice et criarde, M. Obama, pour sa part, a choisi le sénateur de l'Illinois Joe Biden qui, fort d'une carrière de 35 ans au Sénat, possède une expertise encyclopédique des questions législatives et judiciaires ainsi qu'en affaires étrangères.

The Salt Lake City Tribune :

Puis, sans crier gare et sans avoir bien sondé son passé, l'impétueux McCain a pris la gouverneure d'Alaska Sarah Palin comme colistière. Elle démontra rapidement qu'elle était sérieusement mal équipée pour remplacer au pied levé le président si, à l'âge de 72 ans et au terme d'une vie remplie de problèmes de santé, il devait mourir en fonctions. Plus que tout autre facteur, le manque de jugement dont McCain a fait preuve en choisissant une Palin inarticulée, insulaire et suspecte sur le plan de l'éthique le disqualifie comme président.