France-Amérique vient de publier sur son site internet cette mise au point sur le canular auquel le New York Times s'est prêté en publiant une lettre attribuée au maire de Paris Bertrand Delanoë dans laquelle celui-ci critique la candidature de Caroline Kennedy au poste de sénatrice de New York. Je cite un extrait du texte de France-Amérique :

Surprise de taille lundi matin dans la rubrique courrier du lecteur de l'honorable quotidien américain le New York Times : le maire de Paris, Bertrand Delanoë, pas moins, prenant la plume pour dire tout le mal qu'il pensait de la possible candidature de Caroline Kennedy, fille de J.F. Kennedy, au siège de sénateur de New York. Un siège laissé vacant lorsque Hillary Rodham Clinton qui l'occupe, sera confirmée au poste de ministre des Affaires étrangères, par le Sénat, en janvier, après l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche.

La lettre débute par un lapidaire « En tant que maire de Paris... » et est signé tout simplement Bertrand Delanoë, Paris 18 décembre.

Le manque de diplomatie voire la brutalité du ton de la courte missive a surpris les services de communication de l'Hôtel de ville de Paris et ceux du Parti socialiste qui, contactés par France-Amérique, tombaient des nues et déclaraient ne rien savoir sur cette affaire tout en cherchant à mettre la main sur un exemplaire du New York Times. Une fois trouvé, la porte-parole de la mairie de Paris exprimait son "incrédulité" et son écoeurement. Des excuses vont être réclamées au Times. Cette même porte-parole s'inquiétait des répercussions négatives que pourrait avoir ce canular sur l'image de Betrand Delanoë auprès du public américain.

Dans cette lettre il s'insurge notamment qu'une descendante de la dynastie Kennedy se croit autorisée sans «aucune qualification» à mettre la main sur le siège de sénateur, il est vrai très convoité, concluant «pouvons-nous parler de déclin américain»

Lettre attribuée à Betrand Delanoë et publiée dans le New York Times :

En tant que maire de Paris, je trouve que la candidature de Caroline Kennedy pour le siège de la sénatrice Hillary Clinton est à la fois surprenant et pas vraiment démocratique. C'est le moins que l'on puisse dire. Quel titre a Mme Kennedy pour pouvoir prétendre au siège d'Hillary Clinton ? Nous, Français, ne pouvons considérer cette démarche que comme dynastique de la part d'un clan Kennedy sur le déclin dans le pays de la Charte des Droits. C'est à la fois surprenant et révoltant.

Avec tout le respect et l'admiration que j'ai pour le défunt père de Mme Kennedy, je trouve sa démarche comme de très mauvais goût et après avoir lu l'article du 18 décembre (sur la tournée de Caroline Kennedy dans le nord de l'État de New York), je trouve qu'elle n'a aucune qualification pour prétendre au siège de la sénatrice Clinton.

Nous, Français, avons constamment admiré la constitution américaine, mais il semble qu'aussi bien les démocrates que les républicains s'éloignent de ce modèle véritablement démocratique. L'ère Kennedy est révolue depuis longtemps et j'imagine que New York a beaucoup de candidats bien plus qualifiés pour prendre la place d'Hillary Clinton. Pouvons-nous parler de déclin américain ?

Bertrand Delanoë

Paris, le 18 décembre 2008

P.S. : Le Times avoue dans cette note éditoriale avoir publié une fausse lettre et présente ses excuses au maire de Paris ainsi qu'à ses lecteurs.