Êtes-vous de ceux qui croient que le déboulonnage de la statue de Saddam Hussein, 20 jours après le début de l'invasion d'Irak, faisait partie d'une mise en scène savamment préparée par le Pentagone? Il s'agit en fait d'un mythe, selon le correspondant de guerre Peter Maas.

Dans un article publié dans le numéro courant du New Yorker, Maas revient sur cet épisode symbolique, racontant la série d'événements fortuits qui ont conduit le lieutenant colonel Brian McCoy à donner un coup de main à la poignée d'Irakiens qui tentaient de renverser la statue trônant au milieu de la place Ferdaous, près de l'hôtel Palestine, où séjournaient plusieurs photographes de presse et équipes de télévision.

Maas précise que les chaînes d'information continue, dont Fox News et CNN, n'ont eu besoin d'aucun encouragement du Pentagone pour exagérer l'importance de cet événement et créer l'illusion d'une réaction euphorique des Irakiens à l'idée d'être enfin «libérés». Je cite un extrait de son reportage dans le texte :

CNN, which did not have a reporter at the Palestine, because its team had been expelled when the invasion began, was desperate to get one of its embedded correspondents there. Walter Rodgers, whose Army unit was on the other side of the Tigris, was ordered by his editors to disembed and drive across town to the Palestine. Rodgers reminded his editors that combat continued and that his vehicle, moving on its own, would likely be hit by American or Iraqi forces. This said much about the coverage that day: Rodgers could not provide reports of the war's end because the war had not ended. But he understood the imperatives that kept CNN's attention pinned on Firdos Square. "Pictures are the mother's milk of television, and it was a hell of a picture," he said recently.

(Photo Getty Images)