En décembre, Barack Obama s'est mis à dos ses partisans les plus progressistes en acceptant la prolongation de tous les allégements fiscaux de l'ère Bush. Il risque à nouveau de soulever leur colère aujourd'hui en nommant William Daley, ancien membre de l'administration Clinton proche de Wall Street, au poste de chef de cabinet de la Maison-Blanche.

Issu d'une puissante dynastie politique de Chicago, Daley est un centriste dont les sympathies pour le monde des affaires sont bien connues. Il a joué un rôle de premier plan dans la négociation de l'Accord de libre-échange nord-américain lors du premier mandat de Bill Clinton avant de devenir secrétaire au Commerce lors du second et de se recycler plus tard dans le secteur financier et industriel. Il faisait partie depuis 2004 de la direction de JP Morgan Chase, la plus grande banque américaine.

La nomination de Daley a été accueillie avec enthousiasme par le président de la Chambre de commerce des États-Unis, Tom Donahue, avec lequel la Maison-Blanche a souvent eu maille à partir au cours des deux dernières années. Ce choix a cependant été qualifié d'«erreur» par le groupe Progressive Change Campaign Committee.

Employant son style sarcastique habituel, le site Gawker a dressé la liste des positions de Daley susceptibles d'indisposer les tenants de la gauche démocrate.

Politico présente un portrait plus respectueux de ce poids lourd dont l'expérience et la stature pourraient aider le président dans ses relations futures avec les républicains du Congrès.

Daley succède à Pete Rouse, qui avait remplacé à titre intérimaire Rahm Emanuel, le premier chef de cabinet du président démocrate. Emanuel veut succéder à Richard Daley, le frère de William Daley, à la mairie de Chicago.

(Photo Getty Images)