Dans sa bataille contre les politiciens qui veulent taxer les boissons sucrées ou interdire la vente de boissons sucrées de plus d'un demi-litre, l'industrie des boissons gazeuses a des alliés étonnants aux États-Unis : les groupes de défense des droits civiques qui représentent les communautés les plus touchées par le problème de l'obésité, à savoir les Afro-Américains et les Latinos.

L'industrie des boissons gazeuses contribue depuis longtemps au financement des groupes de défense des droits civiques, rappelle le New York Times dans cet article. Il n'est donc pas impossible que ces groupes donnent aujourd'hui préséance à leurs intérêts financiers plutôt qu'à la santé des membres des communautés qu'ils représentent.

À New York, les groupes de défense des droits civiques, dont la NAACP, ont dénoncé la loi (invalidée) interdisant la vente des boissons sucrées de plus d'un demi-litre dans certains établissements en faisant valoir qu'elle était discriminatoire. Cette loi s'appliquait aux bodegas et autres petits commerces desservant des populaires noires et latinos mais pas aux supermarchés.

À Richmond, en Californie, des groupes de défense des droits civiques ont par ailleurs qualifié de «raciste» la taxe sur les boissons gazeuses que le Conseil municipal a tenté de faire adopter par voie référendaire. Raciste dans le sens où, selon ses détracteurs, cette taxe aurait fait particulièrement mal aux personnes moins fortunées de la communauté noire.

Le Conseil municipal a présenté en vain les résultats de recherches selon lesquels la taxe aurait eu un effet positif sur la santé des jeunes noirs.