Rafraîchissez-moi la mémoire. Qu'est-il donc arrivé la dernière fois où le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé une résolution autorisant les États membres à prendre les mesures nécessaires afin de protéger les populations civiles dans le monde arabe?

Ah oui, l'Occident en a profité pour bombarder les forces du régime de Mouamar Kadhafi jusqu'au renversement de ce dernier.

Compte tenu de ce précédent, il serait pour le moins étonnant que la Russie et la Chine acceptent de nouveau de s'abstenir pour permettre l'adoption de la résolution que présentera aujourd'hui le Royaume-Uni devant le Conseil de sécurité. Cette résolution a pour objectif d'autoriser les États membres à prendre «toutes les mesures nécessaires (...) pour protéger les civils contre les armes chimiques» en Syrie.

La démarche du Royaume-Uni est d'autant plus curieuse que son ministre des Affaires étrangères, William Hague, a déclaré lundi qu'une intervention en Syrie était possible sans l'aval du Conseil de sécurité.

Selon cet article du Washington Post, l'administration Obama croit par ailleurs que le renseignement américain a amassé les preuves lui permettant de démontrer comment Damas a stocké, assemblé et lancé les armes chimiques utilisées dans l'assaut présumé de la semaine dernière.

Et pourquoi Bachard Al-Assad aurait-il gazé des centaines de concitoyens? La question fait l'objet d'un article publié aujourd'hui dans le New York Times. Des experts y répondent en estimant que le dirigeant syrien a pu entretenir un sentiment croissant d'impunité après avoir déjà franchi la «ligne rouge» de Barack Obama sans grande conséquence et avoir vu l'armée égyptienne tuer plus de 1000 manifestants islamistes sans provoquer de réactions concrètes de la part de la communauté internationale.