«Le meilleur discours sur l'état de l'Union du président», a jugé le chroniqueur du Washington Post Eugene Robinson, soulignant le ton ferme et optimiste du début de l'allocution de Barack Obama et sa fin émouvante où il a évoqué la réhabilitation difficile du soldat Cory Remsburg, grièvement blessé en Afghanistan. Entre les deux, Robinson a notamment aimé la défense enthousiaste de la réforme de la santé formulée par le président, de même que ses appels en faveur de l'équité salariale («Il est temps de se débarrasser de politiques en milieu de travail qui appartiennent à un épisode de Mad Men.») et d'une hausse du salaire minimum fédéral à 10,10$ de l'heure («Dites oui! Donnez une augmentation à l'Amérique!»).

«Un discours ennuyeux (prononcé) par un leader qui a du mal à se croire lui-même», a tranché le chroniqueur du New York Post John Podhoretz, estimant avoir entendu hier soir le discours sur l'état de l'Union «le plus mauvais et le moins pertinent depuis celui de George Bush père en 1992». Après avoir dénoncé «la liste d'épicerie remplie de politiques à la noix» récitée par Barack Obama, Podhoretz a cependant reconnu avoir été ému, lui aussi, par la fin de l'allocution présidentielle et le récit de l'héroïsme de Cory Remsburg.

Et qu'en pense le public? S'il faut se fier à ce groupe témoin réuni à Denver par Democracy Corps, une boîte pro-démocrate, le président a fortement remonté dans l'estime de plusieurs Américains à la faveur de son discours. Ceux-ci ont notamment réagi de façon positive aux propositions du président pour améliorer l'économie, protéger la classe moyenne et assurer l'équité salariale.

Mais le grand perdant de la soirée politique d'hier est sans contredit le représentant républicain de New York Michael Grimm, qui a menacé de s'en prendre physiquement à Michael Scotto, journaliste de la chaîne d'information continue NY1, et ce, devant la caméra. Comme on peut le lire ici, Scotto avait osé lui posé une question sur une enquête portant sur le financement d'une de ses campagnes électorales. Je cite dans le texte l'échange entre l'élu de Staten Island, ex-Marine et ex-agent du FBI, et le reporter, selon une transcription fournie par NY1 :

Grimm : Let me be clear to you, you ever do that to me again I'll throw you off this f-----g balcony.

Scotto : Why, why, I just wanted to ask you?

Grimm: If you ever do that to me again...

Scotto: Why it's a valid question.

Grimm: No, no, you're not man enough, you're not man enough. I'll break you in half. Like a boy.

Plus tard, Grimm a tenté de justifié son comportement en affirmant que Scotto avait manqué de professionnalisme en l'interrogeant sur une autre question que le discours sur l'état de l'Union. Parlant de manque de professionnalisme...