À une époque où plusieurs démocrates s'inquiètent des inégalités de revenu et dénoncent les 1% les plus riches, Hillary Clinton est-elle vraiment un choix logique ou inévitable en vue de l'élection présidentielle de 2016?

La question semble préoccuper Dick Harpootlian, qui vient de quitter la présidence du Parti démocrate de Caroline-du-Sud. Dans une entrevue au Washington Post, il évoque en ces termes ce qu'il appelle l'«image impériale» de l'ancienne secrétaire d'État :

«Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir été Madam Secretary depuis si longtemps, mais elle dégage une image impériale. Elle vit depuis 30, bientôt 40 ans, avec quelqu'un qui lui apporte son café chaque matin. Est-ce que ça ressemble plus à Downton Abbey qu'à l'Amérique?»

Il faut préciser qu'Harpootlian a appuyé Barack Obama en 2008 et qu'il est aujourd'hui dans le camp de Joe Biden. Mais sa déclaration coïncide avec la publication dans le journal britannique The Guardian d'une entrevue qui semble lui donner raison. Je cite la réponse de Clinton à la question de l'intervieweur à savoir si son «énorme fortune personnelle» l'empêchera de défendre les intérêts des Américains ordinaires :

«Mais ils ne me voient pas comme faisant partie du problème parce que nous payons des impôts sur le revenu, contraitement à plusieurs personnes qui sont vraiment aisées, et dont nous tairons les noms; et nous avons réussi en travaillant fort.»

Si les Clinton ne sont pas «vraiment aisés», comment leur situation financière peut-elle être décrite?