Le 19 juin dernier, Barack Obama annonce l'envoi en Irak de 300 conseillers militaires pour «entraîner, assister et soutenir» les forces de sécurité irakiennes face aux combattants de l'État islamique (EI). Il nie alors que ce déploiement est la première étape d'un engagement plus important des États-Unis dans le pays que les troupes américaines ont quitté fin 2011.

Deux mois plus tard, le président américain salue l'«important progrès» que constitue la reprise du barrage de Mossoul, dans le nord de l'Irak, lors d'une offensive à laquelle ont pris part des forces kurdes et irakiennes aidées par des bombardements américains.

Il s'agit du plus important revers subi par les djihadistes depuis le début de leur offensive fulgurante lancée début juin en Irak.

C'est une bonne nouvelle pour les États-Unis, mais c'est aussi une autre étape de l'engagement du pays en Irak, où le nombre de «conseillers» militaires américains se rapproche aujourd'hui du millier. Il ne faut pas exclure, par ailleurs, un usage encore plus élargi des frappes aériennes américaines, dont l'objectif initial était de briser le siège sur le mont Sinjar et protéger Erbil, capitale kurde, où se trouvent de nombreux Américains.

Ce qui se passe en Irak n'est-il pas la définition même de ce que les Américains appellent mission creep, une expression qui décrit une opération militaire allant bien au-delà de ses premiers objectifs?