L'une des révélations les plus sensationnelles du rapport parlementaire sur la torture à la CIA concerne deux psychologues auxquels l'agence de renseignement a fait appel pour gérer son programme d'interrogatoire de 2005 à 2009. La CIA a versé 81 millions de dollars à une compagnie fondée par ces sous-traitants au cours de cette période.

Selon le rapport de la commission du Renseignement du Sénat, les deux hommes n'avaient aucune expertise dans l'interrogation de suspects ou le terrorisme international, ce que l'un d'eux, contacté par NBC News et l'Associated Press, a nié. «Je serais choqué par ça, si c'était vrai», a déclaré James Mitchell, qui dit «bien dormir la nuit» malgré la brutalité des techniques dont il a été le superviseur.

Mitchell, qui a passé 30 ans dans les forces aériennes de l'armée américaine, a aussi dénoncé les autres conclusions du rapport, y compris celles qui accusent la CIA d'avoir menti à la Maison-Blanche et au Congrès sur l'efficacité et la brutalité de ses méthodes d'interrogatoire.

«Ce qu'ils vous demandent de croire, c'est que de multiples directeurs et analystes de la CIA qui ont consacré des années de leur vie à faire cela ont menti au gouvernement fédéral, ou étaient trop stupides pour savoir que les renseignements qu'ils recueillaient n'étaient pas utiles.»

Avant le 11 septembre, Mitchell et son partenaire, John Jessen, enseignaient le programme SERE (Survival, Evasion, Resistance and Escape) aux membres des forces aériennes. Ce programme fournit au personnel militaire un entraînement pour l'évasion, les techniques de survie et le code de conduite militaire américain.