La semaine dernière, Donald Trump a lancé une attaque sans précédent pour un candidat présidentiel contre un juge fédéral, en l'occurrence Gonzalo Curiel, qui préside au procès intenté par d'anciens clients de l'Université Trump contre le propriétaire de cette école à but lucratif. Qualifiant le juge californien de «très hostile» à son égard, le promoteur immobilier a ajouté que celui-ci «se trouve à être, croyons-nousm un Mexicain». Curiel est né dans l'Indiana.

L'animosité de Trump à l'égard du juge Curiel a fait surface après que ce dernier eut décidé de donner raison au Washington Post, qui réclamait la publication des témoignages présentés jusqu'à présent dans le cadre du recours collectif intenté en 2010 par des clients de l'Université Trump. Ceux-ci sont mécontents de l'enseignement reçu en échange des frais d'inscription de 35 000 dollars déboursés pour une formation complète, ou des 1 500 dollars versés pour des séminaires de trois jours.

C'est à se demander si Donald Trump ne s'est pas donné en spectacle hier devant les médias pour reléguer au second plan certains témoignages dont font état aujourd'hui les médias, y compris le Post et le New York Times, qui publie un article d'où est tiré ce passage :

Un responsable des ventes à l'Université Trump, Ronald Schnackenberg, a raconté comment il avait été réprimandé pour ne pas avoir poussé un couple en proie à des problèmes financiers à s'inscrire pour une classe sur l'immobilier à 35 000$, malgré sa conclusion que cela mettrait en péril leur avenir économique. Il a vu avec dégoût, dit-il, un collègue vendeur de l'Université Trump persuader le couple à s'inscrire quand même à cette classe.

«Je crois que l'Université Trump était un stratagème frauduleux», a écrit Schnackenberg dans son témoignage, «et qu'elle choisissait comme proies des personnes âgées et peu éduquées afin de leur prendre leur argent.»

Les avocats de Trump ont affirmé que les témoignages d'anciens employés de l'Université Trump avaient «été complètement discrédités» dans des dépositions recueillies dans le cadre du procès californien. Ils ont cependant refusé hier de rendre publiques ces dépositions.

Par le passé, Trump et ses représentants ont attribué le recours collectif à un petit nombre d'anciens étudiants mécontents qui ne représentent pas selon eux la vaste majorité des étudiants qui ont fourni des témoignages positifs de leur expérience. Selon l'article du Post, Trump a joué un rôle clé dans le marketing de l'université, affirmant notamment dans des pubs avoir lui-même choisi les instructeurs de l'établissement, ce qui n'a jamais été le cas durant l'existence de l'école.